Teddy Goldsmith, géant vert allemand et gaz hilarant pas drôle

L’annonce de la mort de l’autre Ted est passée inaperçue ou presque le 21 août dernier. Moins connu que Ted Kennedy, Teddy Goldsmith, frère du milliardaire Jimmy Goldsmith, a marqué de son empreinte l’écologie politique, comme Ivan Illich ou André Gorz, et participé à faire connaître le principe de décroissance, rappelle Le Monde. En 1969, Teddy Goldsmith a lancé en Angleterre la revue The Ecologist, devenue une référence dans les milieux environnementalistes, et publié en 1973 le best-seller "Blueprint for Survival", traduit chez Fayard avec le titre suivant "Changer ou disparaître". C’était une époque où l’on ne faisait pas encore des films pour dénoncer l’exploitation et la dégradation de la planète.

EDF a été mis en examen hier par le parquet de Nanterre dans l’affaire d’espionnage présumé de Greenpeace , pour "complicité et recel d’intrusion frauduleuse dans un système de traitement automatisé", apprend-on par l’AFP. Et Yannick Jadot, ex-directeur des campagnes de Greenpeace France, dont l’ordinateur avait été visé, [1], de demander aussitôt à Jean-Louis Borloo la suspension du pédégé d’EDF. L’entreprise a fait savoir par la voix de son avocat, Maître Gublin, quelle "conteste cette décision qui, à ce stade, ne préjuge en rien de la responsabilité de l’entreprise et va engager un recours en demandant l’annulation devant la chambre de l’instruction". Un beau feuilleton politico-judiciaire à la française en perspective.

Non, celui-ci ne fait pas "oh, oh, oh". Ce géant vert s’appelle RWE et c’est le numéro 2 de l’énergie (électricité, gaz) en Allemagne. Le site Trendsnow présente sa dernière campagne de pub où la multinationale - présente en Europe et aux États-Unis - exhibe sa mascotte, un géant vert qui plante éoliennes, hydroliennes et bonbonnes de gaz. RWE fut la première entreprise à "offrir" de l’énergie verte en Europe. En 1996, elle proposait déjà un courant "écologique" à ses clients pour 40 pfennings le kilowatt/heure, contre 20 pfennigs le courant "ordinaire". De fait, ce sont les suppléments payés par certains abonnés qui ont servi à construire les éoliennes, les centrales hydrauliques ou les capteurs solaires de la société. http://www.trendsnow.net/2009/08/rw...

RWE Energy Giant from Andrés Rosas Hott on Vimeo.

Libération nous emmène à Lyon où des chercheurs et industriels, réunis au sein du pôle de de compétitivité Axelera Lyon-Rhône-Alpes (Chimie-environnement), "explorent les technologies du futur pour chercher le moyen de dépolluer à grande échelle les cours d’eau et bords de mer empoisonnés par les PCB." Les PCB, contraction de polychlorobiphényles, interdits depuis 1987, ont été largement utilisés des années 1930 aux années 1970 dans la fabrication de transformateurs électriques, de condensateurs, de moteurs de pompe, de fours à micro-ondes, dans certains adhésifs et certaines peintures... Rejetés dans le Rhône pendant des années, on les retrouvent aujourd’hui sur toute la chaîne alimentaire et on les soupçonnent d’être responsables de malformations, de troubles de la reproduction ou du cerveau. "Notre ambition est de dépasser les procédés d’incinération et de confinement. Nous cherchons à obtenir la disparition des PCB, c’est-à-dire une vraie dépollution », explique à Libération Pascal Dauthuille, chef de projet chez Axelera.

Autre substance à surveiller de près, le protoxyde d’azote. Plus connu sous le nom de gaz hilarant, il constitue aujourd’hui la plus grande menace pour la couche d’ozone selon une étude de l’US National Oceanic and Atmospheric Administration, rapporte la revue scientifique New Scientist. Et cette nouvelle n’a décidément rien de drôle. Car la couche d’ozone protège la Terre des ultra-violets émis par le soleil. Lesquels augmentent les risques de cancers et menacent les cultures et la vie aquatique.