Altermondialiste |
Par Jerome |
24-07-2015
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600 millions d’Africains toujours privés d’électricité |
Malgré l’explosion économique du continent africain et une croissance de plus de 5% enregistrée ces dernières années, la faiblesse du secteur électrique pourrait bien empêcher l’Afrique de tirer profit de ce potentiel de croissance et du développement économique et social qui l’accompagne. L’électrification du continent constitue en effet un enjeu de croissance prioritaire et revient aujourd’hui au centre des préoccupations politiques et économiques françaises sous l’impulsion de Jean-Louis Borloo, à l’origine de la fondation Energie pour l’Afrique.
L’électrification rurale décentralisée, qui porte sur des zones le plus souvent éloignées de tout réseau électrique, constitue donc un enjeu déterminant pour le progrès social et le développement économique du continent. L’isolement de ces populations ainsi que la faible demande en énergie liée à la pauvreté dans ces régions rendent toute politique d’électrification nationale très coûteuse, nécessitant d’importantes subventions publiques et peu rentable à moyen terme.
Un constat sans appel pour Jean-Louis Borloo qui poursuit dans le cadre de sa fondation Energie pour l’Afrique, créée en mars dernier, sa croisade pour l’électrification de l’Afrique. L’ancien ministre parcourt le continent africain depuis plusieurs mois à la rencontre des chefs d’Etats et responsables politiques qu’il tente de convaincre du bien fondé de son action et de la nécessité de financer la première agence de l’énergie géré par les Africains et pour les Africains.
Le projet Borloo consiste en effet dans la mise en place rapide d’un plan Marshall pour l’Afrique qui permettrait d’illuminer 80% du continent en l’espace d’une décennie. "Les projets sont déjà sur la table. L’argent est facilement mobilisable. La seule chose qui manque, c’est un instrument de soutien global. Une sorte d’Agence de l’énergie, gérée par et pour les Africains, qui pallie la faiblesse des pouvoirs publics, fédère les financements et apporte la part de subventions pour lancer les chantiers", explique-t-il.
"On estime à 50 milliards le montant des subventions nécessaires, à 250 milliards le total des investissements pour aboutir, d’ici 15 ans, à un taux d’électrification de 80% sur le continent", précise-t-il enfin sur son nouveau site internet consacré à cette initiative.
Soutenu par l’ensemble de la classe politique française et le Président François Holland en personne, Jean-Louis Borloo espère donc mettre en place un programme de financement sur une période de 7 à 10 ans et fait appel pour cela aux donateurs de toutes origines.