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Le retour de Connie
mercredi, 20 janvier 2010
/ Julien Vinzent / Journaliste, collaborateur régulier pour Terra eco. |
L’ex-ministre danoise des négociations climatiques Connie Hedegaard, peu épargnée pendant le sommet de Copenhague, reprend son combat dans la peau de la première commissaire au Climat de l’histoire de l’Union européenne.
Mais où est passée Connie Hedegaard ? La plupart des médias internationaux avaient découvert le caractère bien trempé de cette Danoise de 49 ans lors du sommet de Copenhague. Elle avait présidé les négociations pendant quelques jours avant d’être poussée vers la sortie à l’arrivée des chefs d’États, alors que les critiques des pays en développement s’accumulaient autour de sa gestion du processus de négociation, jugée trop proche des États-Unis...
Et puis plus rien. Jusqu’à ce week-end, où elle a refait surface pour un grand oral piège devant le Parlement européen. Certains la voyaient en mauvaise posture après l’échec de Copenhague, mais c’était oublier un peu vite sa réputation de pugnacité voire d’entêtement qui lui ont valu le surnom de "guerrière du climat". Même si "elle a probablement passé le test le plus difficile de sa vie", concède le quotidien Copenhagen Post.
Forcément, "COP 15" a été remis sur le tapis. Chris Davies, centriste britannique, a ainsi fait part de ses doutes sur son choix comme commissaire à l’Action climatique "alors que les négociations qu’elle présidait ont échoué". La réponse a cinglé : "C’est un peu difficile de blâmer ceux qui ont le plus travaillé pour parvenir à un redressement du climat mondial, à la place de ceux qui en fin de compte ont choisi de ne rien offrir".
Une vision simple : "j’aurai pour tâche d’intégrer l’action en faveur du climat dans tous les domaines d’action de la Commission", explique "Connie H", comme la surnomment les journaux danois. Tout en mettant la "priorité immédiate" sur la conclusion du processus de Copenhague pour fixer le cadre de l’après-Kyoto. "Le succès de son mandant dépendra cependant du soutien politique du président Barroso", nuance Satu Hassi, qui n’exclut pas la possibilité que ce poste ne soit qu’un "coup médiatique".
Peu de chances en revanche qu’elle se soit fait des amis du côté de la filière nucléaire française : "certains pays veulent dépenser beaucoup d’argent dans le recherche sur l’énergie nucléaire, aux dépens d’autres ressources durables et renouvelables", a-t-elle critiqué pendant son audition, estimant que "la problématique des déchets n’est pas parfaite". Pas plus du côté des constructeurs automobiles : elle a d’ores et déjà assuré qu’elle souhaitait passer à la vitesse supérieure concernant les émissions des transports, en particulier des voitures neuves. Le combat s’annonce rude.
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