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14-10-2004
Mots clés
Politique
France

ISF : Incitation à sortir de France ?

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Economiquement néfaste ou socialement redistributif ? L'impôt sur la fortune (ISF) déchaîne les passions. Pour ou contre, tous semblent s'accorder sur un point : il faut le réformer.
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Ils sont riches et énervés. “Azerty” et “EJJE” confient leurs états d’âmes de contribuables redevables de l’impôt sur la fortune sur un forum internet des Echos. Pour Azerty, l’ISF “provoque une évasion dommageable des patrimoines et des capitaux.” Tandis qu’EJJE réclame la suppression d’un impôt synonyme à ses yeux d’“incitation à sortir de France."

Néfaste sur le plan économique pour les uns, outil de redistribution des richesses pour les autres, l’ISF déchaîne les controverses depuis plus de vingt ans. Créé en 1982 après l’accession des socialistes au pouvoir, l’impôt sur les grandes fortunes fut supprimé par Jacques Chirac en 1986. Avant d’être réintroduit par la gauche en 1989 sous son nom actuel. Preuve qu’au-delà de son impact sur l’économie d’un pays, la question de l’impôt est éminemment politique. Surtout lorsqu’il cible les plus fortunés.

Petite fuite ou hémorragie ?

L’ISF est aujourd’hui payable à partir de 720 000 euros de patrimoine. “C’est le seul impôt sur la détention de patrimoine”, remarque Vincent Drezet, du Syndicat national unifié des impôts (SNUI). Le produit de sa collecte est passé de 1,534 milliard d’euros en 1997 à 2,335 milliards d’euros en 2003, soit moins de 1% des recettes fiscales de l’Etat. Une goutte d’eau au regard des dizaines de milliards d’euros que rapportent l’impôt sur le revenu et surtout la TVA.

Reste qu’une fraction importante de l’actuelle majorité parlementaire réclame avec insistance une refonte de l’ISF, voire sa suppression. Un rapport du sénateur UMP de l’Oise Philippe Marini présenté le 16 juin dernier dénonçait son “fort impact sur les délocalisations de contribuables". Totalement à rebours de cette analyse, le rapport annuel du Conseil des impôts souligne qu’environ 350 personnes quittent chaque année la France pour s’installer sous des cieux fiscalement plus cléments. On est loin de la fuite massive décrite par certains.

L’impôt-peau de chagrin

Il n’empêche. La nécessité de réformer l’impôt sur la fortune fait son chemin, même chez ses partisans déclarés. “Aujourd’hui, l’ISF est injuste, reconnaît Vincent Drezet. Il pèse davantage sur les propriétaires immobiliers que sur le capital financier. Pour un chef d’entreprise les actions sont considérées comme un bien professionnel et sont donc exonérées d’ISF. Un patron qui a des actions dans son entreprise s’en tire mieux qu’un propriétaire immobilier." En 1997, Le Canard enchaîné révélait que François Pinault n’avait pas payé un centime d’impôt sur la fortune au titre de l’exercice fiscal précédent...

En attendant, les infortunés propriétaires de villas sur la Côte d’Azur pourront toujours se consoler avec le projet d’actualisation du barème de l’ISF concocté par l’UMP. Objectif : relever les tranches d’imposition en fonction de l’inflation. Une poire pour la soif, avant la liquidation de “l’incitation à sortir de France” ?

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  • ET Si l’ISF était pour l’infortuné sans fortune ?

    Comment ? Nous, parler de politique, pas de ça chez nous, Monsieur, je vous en prie. Mais ne sommes-nous pas des économistes ayant poussé dans la politique rigoureuse de Laurent Fabius ou de nos parents déjà dégouté de la "soixante-huitardise" ? Ne sommes-nous pas la digne relève de l’analyse économique de ce nouveau siècle ? A l’heure où notre ministre de l’économie et des finances quitte l’ordonnance administrative pour rejoindre les dèsordres de la politique-Academy, moi, Econopoly, j’accuse l’auteur de l’"ISF : Incitation à sortir de France" de ne pas parler de politique. Il est temps de briser la dichotomie vieillie entre l’économie et la politique. Certes les deux dernières phrases de l’introduction évoquent la question mais laisse en suspend le sens soi-disant imminent de la politique dans la suite de l’article.
    Sans vouloir paraître désagréable, votre article est descriptif et aucunement explicatif ou analytique...

    A quoi sert l’ISF ? comment est-il redistribué. Profite-il plus aux infortunés ? Sa hantise relève t-elle de l’égoïsme pur, d’une frustration capitaliste ou d’une névrose anti-étatique ? Le MEDEF est-il unanimement contre ? Tant de questions auxquelles je vous apporterai bien les réponses mais je prendrai un malin plaisir à vous faire patienter quelques jours...

    Le texte ci-dessus que l’on pourrait qualifier de ’coup de gueules’ à base d’ironie et de scepticisme est une façon de m’introduire. Que l’auteur veuille bien pardonner mon style parfois trop présomptueux... J’ai pensé que mon style piquant pouvait vous intéresser. En effet, je serai très honorer de faire partie de votre équipe et de poser avec vous chaque mois ma petite pierre à cette construction. Comme vous avez pu le constater je regrette un manque de commentaires politico-économiques actuels et généraux et j’offre mon service pour éplucher et critiquer d’une manière globale ceux qui tiennent les rênes de la cité, dans un souci de neutralité quant à l’engagement politique. Nous construisons le monde de demain et c’est notre devoir d’informer notre génération sur le rôle qu’elle joue et qu’elle jouera demain, sur le monde dans lequel elle vit et dans lequel elle vivra.
    Arnaud Vivian écrivait :"L’un des charmes absolus de notre époque est d’avoir rendu l’économie romanesque, et le roman économique." Plongeons tous dans le roman dont nous sommes les héros.

    Dans l’espoir d’avoir attiré votre attention,
    Dans l’espoir de pouvoir servir Terra-economica,
    Viva economica...................i politica

    Econopoly

    06 78 79 54 53

    15.10 à 01h17 - Répondre - Alerter
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