publicité
haut
Accueil du site > Actu > Enquêtes > Bourse : quand les entreprises coupent le cordon
Article Abonné
30-09-2004
Mots clés
Finance
France

Bourse : quand les entreprises coupent le cordon

Taille texte
{#TITRE,#URL_ARTICLE,#INTRODUCTION}
 
Chaque année, elles sont plus d'une soixantaine à dire au revoir à la Bourse. Ces entreprises qui ont cru au miracle financier sortent parfois sonnées de leur passage au sein de la cote. Leurs histoires, bien que souvent très différentes, racontent des parcours interrompus en queue de poisson.
SUR LE MÊME SUJET

"La Bourse ? Quand j’y repense, je crois qu’elle nous aura forcés à être plus exigeants vis-à-vis de nous-mêmes. Et puis elle nous aura amené la gloriole. Mais à part ça, le bénéfice aura été plutôt maigre." Marie-Josée Lambla est présidente du directoire de la société Norcan, spécialisée dans l’aluminium et cotée il y a encore quelques semaines au Second marché d’Euronext, la Bourse européenne.

Elle n’éprouve aucune nostalgie quand elle songe aux sept dernières années. "Tout a commencé en 1997, on avait été approché pour aller en Bourse." A l’époque, sa boîte, Norcan, compte une petite cinquantaine de salariés. Le chiffre d’affaires approche 9 millions d’euros : une petite PME. "On s’est laissé séduire, reconnaît Marie-Josée Lambla. Les perspectives de reconnaissance nous ont un peu aveuglés."

"Un vrai soulagement"

L’introduction en Bourse au printemps 1997 se déroule plutôt bien. "C’est après que ça s’est gâté. Sollicités ? Nous l’étions ! Par les journalistes, les analystes, les autorités de marchés, nos actionnaires aussi..." Problème, le cours et les volumes de transactions de l’action Norcan n’évoluent pas. La vitrine coûte cher. Et puis, "quand l’économie a commencé à se retourner, un peu avant les événements de septembre 2001, on a tout pris dans la figure." Norcan, l’entreprise basée à Haguenau (Bas-Rhin) avait recruté, investi... Trop dur de faire face. "C’est tout naturellement que nous nous sommes retirés de la cote, et nous avons vécu cela comme un soulagement".

Michel Jestin, le patron du groupe éponyme, n’a pas la même vision des choses. Il y a quelques semaines, le "code Sicovam" 6266 - le matricule qui identifiait son entreprise sur le marché financier - a cessé de répondre. Un crève-cœur pour ce PDG fondateur d’une société bretonne de négoce de viandes animales. "On a pris trop de baffes dans la tronche : listéria, fièvre aphteuse... Notre métier est devenu beaucoup trop difficile. On ne pouvait plus suivre en Bourse, il n’y avait plus assez de visibilité sur notre activité", raconte-t-il. Mais lui, qui est aussi président du club de football de Brest, regrette déjà le marché financier. "Cette obligation de transparence et de responsabilité devant l’actionnaire me manque déjà, reconnaît-il. Il y a dans la Bourse une exigence de clarté et de cohérence qui me plaît beaucoup". Las, les marchés financiers ne portent pas le même intérêt à son entreprise et à l’activité sinistrées. Pas de sécurité, pas de visibilité ? La Bourse a horreur de l’incertitude, qu’elle punit sévèrement. Analystes et gérants ne regretteront pas la société Jestin, désormais absente de la cote.

Chacun cherche sa sortie

Sébastien Korchia, gérant à la société Financière Meeschaert à Paris, refuse l’amalgame. "Attention, toutes les entreprises qui abandonnent la Bourse ne le font pas pour les mêmes raisons ! D’ailleurs, dit-il , les sociétés qui s’avouent déçues de la Bourse et qui décident de s’en retirer aujourd’hui se sont bien souvent trompées en s’y introduisant." On dénombre en fait quatre types de sorties de Bourse. Premières d’entre elles, les opérations au sein d’un seul et même groupe, telle que l’absorption d’une filiale par une société parente (Wanadoo par France Telecom, Transiciel par CapGemini, Simco par Gécina...). Deuxième hypothèse, les opérations industrielles, telles que les fusions et acquisitions entre différentes entreprises (la Coface par Natexis Banques populaires). Et puis les deux derniers cas de figure. Les "public-to-private", lorsque les titres des actionnaires minoritaires sont rachetés par des financiers et/ou par les actionnaires majoritaires de la société. Enfin, les radiations qui ponctuent la liquidation judiciaire d’une entreprise. Amen.

Quand les lumières de la Bourse... s’éteignent

Le service communication d’Euronext - qui réunit les places de Paris, Amsterdam, Lisbonne, et Bruxelles - prend d’ailleurs bien soin de souligner la dimension "somme toute banale" de ces départs de la Bourse. "Certaines entreprises arrivent, d’autres partent, c’est un cycle normal", insiste-t-on. Il n’empêche. Alain Gazard, directeur général d’Eurodirect Marketing, une entreprise alsacienne de marketing radiée du Second marché cet été, le résume à sa façon : "Vous savez, quand on est entrés en Bourse en 1996, l’entreprise perdait 5 millions d’euros par an. Quand nous sommes sortis, on dégageait entre 6 et 7 millions d’euros de résultat net. Or nous étions valorisés deux fois moins qu’à notre introduction. Il y a un décalage très fort entre la logique financière de la Bourse et la santé économique de l’entreprise. On marche sur la tête !"...

...LIRE LA SUITE DE L’ARTICLE

Article lié :
Deux ou trois petites choses sur la Bourse

Faites réagir vos proches, diffusez l'info !
Vous aimez Terra eco ? Abonnez-vous à la Newsletter

Président de l’association des Amis de Terra eco Ancien directeur de la rédaction de Terra eco

1 commentaire
TOUS LES COMMENTAIRES
COMMENTAIRES SÉLECTIONNÉS
RÉPONSES DE LA RÉDACTION
Trier par : Plus récents | Plus anciens
Affichage : Voir tout | Réduire les discussions
PUBLIER UN COMMENTAIRE

Un message, un commentaire ?

  • Se connecter
  • Créer un compte

publicité
1
publicité
2
    Terra eco
    Terra eco
publicité
3
SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
publicité
bas