Sebastian Piñera a été élu dimanche 17 janvier président de la République du Chili, au terme d’une campagne où l’écologie a fait pâle figure dans les débats.
Bien qu’assez peu émetteur de gaz à effet de serre, le Chili figure pourtant parmi les pays d’Amérique Latine qui seront le plus touchés par le changement climatique : fontes des glaciers, baisse des précipitations, progression du désert... La pointe sud du pays, située sous le trou d’ozone de l’Antarctique qui laisse passer les rayons ultraviolets, connait une explosion du nombre de cancers de la peau. Sur le plan économique, l’agriculture, très gourmande en eau, sera le secteur le plus touché, en particulier l’exploitation forestière, ainsi que la vigne et la culture des fruits dans les régions centrales.
Si la protection de la nature n’est pas encore une préoccupation majeure, elle grandit dans l’opinion chilienne, consciente des richesses naturelles du pays, alors que Santiago, la capitale, enregistre régulièrement des pics de pollution. Michelle Bachelet, la présidente sortante, avait engagé en 2008 un premier plan de lutte contre le changement climatique, incluant des investissements sur les agrocarburants et le développement des énergies renouvelables. Exposé au vent et au soleil, le territoire chilien dispose en effet de solides atouts en la matière. Son potentiel hydro-électrique aussi est important, mais la construction de nouveaux barrages ne va pas sans poser des problèmes environnementaux.
A 61 ans, Sebastian Piñera, que l’on surnomme déjà le "Berlusconi chilien" ou "la Locomotive" (c’est selon), possède une fortune évaluée à 1,2 milliard de dollars par la revue Forbes. Le voilà maintenant à la tête d’un pays qui compte 16,7 millions d’habitants. Saura-t-il transformer sa réussite personnelle en un succès collectif, alors que la croissance soutenue de l’économie (4% en 2009) montre ses premiers signes d’essoufflements ?
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