Scènes, climat et remue-méninges |
Par Hervé Fournier, Dominique Béhar |
La fin de la pêche à la sardine |
Quand près de 200 000 personnes se rassemblent le temps d’un week-end et que l’essentiel de ces spectateurs campent sur place, le péril écologique constitué par les piquets de tentes est grand. Ces fameuses sardines métalliques (aluminium en général) produisent des effets d’autant plus pervers pour les agriculteurs et leur cheptel bovin qu’elles sont incrustées dans les terres mises à disposition des organisateurs et de fait difficiles à récupérer. Les organisateurs du plus ancien festival pluridisciplinaire de plein air (1970) britannique ont déniché la solution. Une sardine biodégradable ! Le million de sardines bio remis aux campeurs dès leur arrivée constitue d’ailleurs le coeur du programme Love the farm, leave no trace de l’édition 2008 du festival (27/29 juin 2008).
L’ensemble des prestataires et exposants présents, notamment les restaurateurs, doivent s’engager à ne pas utiliser de plastique dans leurs emballages et à tracer la provenance équitable de leurs produits ou prestations. Des récompenses célébreront les plus vertueux d’entre eux. Tous ces efforts demeurent cependant insuffisants de l’avis de l’engagé Thom Yorke qui a déclaré ne pas vouloir que son groupe Radiohead s’y produise cette année : l’accès au site des spectateurs est qualifié par le chanteur de « désastre écologique avec une ou deux personnes par voiture uniquement ». Avec seulement un quart du public s’acheminant sur le site en transport collectif (26% soit 50000 personnes) et un encouragement systématique des organisateurs au covoiturage et à l’autostop, l’impact environnemental de la manifestation reste élevé et le déplacement le principal défi pour ses organisateurs.
(images : glastonburyfestivals)
Hervé Fournier et Dominique Béhar animent Terra 21, un bureau d’étude qui intervient notamment dans la sphère des industries culturelles, principalement la filière spectacle. |