Quel a été votre parcours ?
J’ai travaillé pendant quatorze ans dans la qualité de l’air extérieur au sein d’organismes publics chargés d’établir les indices de pollution. Avant, j’ai fait un DESS qualité chimique et biologique des atmosphères à la fin des années 1990. A l’époque, on parlait beaucoup d’eau et de déchets, mais très peu de l’air. J’avais senti qu’il y aurait des débouchés, et j’ai eu raison puisqu’en 1996 une loi sur la qualité de l’air a structuré la filière. En 2012, j’ai pensé que la qualité de l’air intérieur devenait essentielle. C’est ce qui m’a poussé à démissionner pour créer mon entreprise.
A quoi ressemblent vos journées ?
Notre travail commence par une stratégie d’échantillonnage : nous réfléchissons aux pièces où il convient de faire nos mesures. Dans les crèches ou les écoles, les contrôles sont encadrés. Nous déposons des tubes le lundi matin pour mesurer les quantités de benzène, de formaldéhydes et de CO2, et venons les récupérer le vendredi après-midi. Parfois, il ne s’agit pas d’un contrôle règlementaire mais d’une demande d’une entreprise dont les salariés souffrent de toux ou de maux de tête. Nous discutons alors avec le client pour déterminer les polluants que nous allons chercher à quantifier. Si la pollution est avérée, nous déterminons son origine et guidons notre client vers des techniques d’aération, voire une modification de ses méthodes de travail pour mettre fin aux nuisances.
Les perspectives d’embauche sont-elles intéressantes ?
Jusqu’à septembre dernier, j’aurais dit : « sans hésiter ». Les crèches et écoles avaient jusqu’au 1er janvier 2015 pour contrôler la qualité de leur air intérieur. Nos carnets de commandes étaient pleins. Mais face à la fronde de certaines mairies, le gouvernement a fait marche arrière : les contrôles ne sont plus obligatoires. Dommage pour la centaine d’organismes accrédités pour effectuer ces mesures. Dommage aussi pour les enfants. Il n’est jamais simple d’exercer un métier qui dépend fortement de décisions politiques. Mais les opportunités existent encore, car les particuliers et les entreprises sont de plus en plus sensibles à l’air qu’ils respirent ou font respirer.
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