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23-04-2007

Internet et présidentielle : « L’usage de la vidéo a été totalement innovant »

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Sophie Pène est enseignante-chercheuse en sciences de l’information et de la communication à l’Université Paris V. Pour Ecrans de campagne, elle fait le bilan de la net-campagne et des diverses stratégies des candidats.
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Sur Internet, qu’est ce qui différencie cette campagne de celle de 2002 ?

La plupart des gens qui sont acteurs en 2007 ne l’étaient pas lors de la précédente campagne présidentielle. En 2002, on n’avait pratiquement que des sites institutionnels. Il y avait peu de blogs et pas de flux RSS qui permettent aujourd’hui de suivre autant de choses en même temps.

En fait, il n’y avait presque rien de ce qui caractérise la net-campagne de 2007. D’abord, la prise de conscience par les hommes politiques du Web comme outil marketing. Ensuite le rôle des blogs tenus par des sympathisants et des militants. On a pu noter une explosion incroyable de ces blogs, c’est un des phénomènes marquants de la campagne. Enfin, l’usage de la vidéo qui est particulièrement intéressante.

Pensez-vous que ces vidéos, hébergées par YouTube et Dailymotion, ont eu un rôle dans la campagne ?

La vidéo n’a pas eu forcément l’influence qu’on aurait pu penser. Depuis celle sur les 35 heures, on a cru qu’on allait avoir un usage de la vidéo comme d’un « buzz de scandale ». Finalement il n’y en pas eu énormément.

Elément intéressant : certains blogueurs ont filmé des scènes de la campagne, à la manière de Natacha Quester-Séméon (pour son blog Mémoire vive, NDLR). Une manière de dire : « Moi je suis au cœur de l’action et en fonction de ce que je rapporte, on verra si nos candidats disent vrai. » En général, il n’y a pas de montage, on est à même de vérifier la sincérité de la vidéo. Même s’ils ne sont pas du tout des paparazzis, les blogueurs exercent ainsi, sur les candidats, une sorte de contrôle potentiel, minute par minute. Cet usage est totalement innovant. Dans la guerre que ce sont livrés les militants sur le Web, la vidéo a eu un rôle plus fort que le texte.

Ces militants se sont d’ailleurs saisi d’Internet comme d’un moyen de faire campagne et de diffuser les programmes de leur candidat. Avez-vous distingué différentes stratégies ?

Oui, on a affaire à des méthodes très différentes. Je pense que celles de l’UDF et du PS sont assez proches. L’UDF avait moins de moyens mais a tenu brillamment le choc des blogs. Les jeunes UDF ont vraiment pris des initiatives pour se faire connaître et exister comme Sexy Centriste qui était amusant même si ça n’a pas donné grand-chose. Leur présence sur Internet a presque une dimension coopérative de quartier. Mais c’est le PS qui a vraiment adopté une démarche très « Web 2.0 », c’est-à-dire un espace traversé de flux. Ils ont été innovants dans leur façon de donner de la valeur à l’info sur Internet, de la partager. Le débat participatif prôné par Ségolène Royal (via les forums Désirs d’avenir, NDLR) est symbolique de sa méthode en politique. Leur travail d’articulation entre ce débat et leur politique du Web montre un niveau de maturité stratégique. La stratégie Internet de l’UMP est plus proche d’une façon centripète de faire de la politique, centrée sur la gloire du candidat. On leur a reproché, au début de la campagne, d’avoir acheté des mots-clés, une technique proche du marketing industriel. La NSTV (chaîne officielle de Nicolas Sarkozy, NDLR) ressemble plutôt à de la télévision institutionnelle et assez académique, finalement. Ils ont frappé fort mais avaient beaucoup de moyens.

Pour conclure, pensez-vous qu’Internet a eu une réelle influence sur la campagne présidentielle et le choix des électeurs ?

Je me suis interrogée là-dessus au début de la campagne mais je ne le pense plus maintenant. Depuis un mois, il n’y a pratiquement plus de post intéressant sur les blogs. Il faut reconnaître que c’est usant d’être un blogueur régulier ! Ils n’ont peut-être pas tenu la distance et puis la campagne s’est recentrée sur les candidats, leur personnalité. A la différence d’Etienne Chouard en 2005, les leaders d’opinion de 2007 ont moins débattu sur les programmes des candidats que sur leurs stratégies de communication, leurs méthodes de campagne. Il restera sûrement des pratiques de l’écrit et du débat, qui se généralisent grâce à des sites comme Agoravox.

Sophie Pène a écrit l’article « Bloguer la politique », dans le dossier « Internet fera les élections », Communication et langage 151.

Clément DANIEZ, Ecrans de Campagne
Sources de cet article

Terra Economica s’associe aux étudiants du Centre de formation des journalistes de Paris. Retrouvez l’actualité décalée de la présidentielle sur le site Ecrans de Campagne

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