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22-03-2007

Présidentielle : le retour des idéologies

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Sur quoi va se jouer la prochaine élection présidentielle ? Les programmes ? La personnalité ? Non. L’idéologie Madame Michu.
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Par José Ferré, bloggueur

En apparence, cette élection se joue sur des questions de personnes et des questions économiques, sociales, environnementales, disons programmatiques : la dette, l’évolution du pouvoir d’achat, le rôle de l’Etat, la place de la France dans la mondialisation, l’avenir des services publics, le réchauffement climatique, le contenu de la croissance, la fiscalité, l’avoir ou l’être, le chômage, les retraites...

En réalité, elle se joue ailleurs, sur deux enjeux idéologiques, qui recoupent évidemment les questions ci-dessus, mais les mettent en perspective sur deux lignes de fracture politique :

1- La fracture système/anti-système - Dans le chaos idéologique qui s’est cristallisé, depuis près de 20 ans, autour de l’implosion du système soviétique, de la mondialisation des échanges, de l’ultra-libéralisme, de la financiarisation de l’économie, de la perte de substance des Etats, de la renaissance des religions, de l’individualisme généralisé et du réchauffement climatique, la confiance dans le "système" est fortement ébranlée.

Ceci se traduit de deux manières : l’acceptation, voire la soumission, d’une part et, d’autre part, la désespérance et le refus d’un système politique incarné par des institutions, des partis et des hommes, dont beaucoup pensent qu’ils sont à bout de souffle, ont fait leur temps ou ont durablement échoué.

Comment dépasser cette fracture fondamentale, autrement que par un ravaudage, forcément fragile et provisoire, de majorité ? Qui s’en préoccupe réellement au-delà des effets de tréteaux ?

2- L’introuvable fracture idéologique - Dans le chaos idéologique esquissé ci-dessus, quels contours peuvent prendre, aujourd’hui, plusieurs projets de société antagonistes ou contradictoires ? Où se trouve(nt) désormais la ou les lignes de partage entre les options qui privilégient le mouvement (vers un progrès, et lequel ?) et celles qui privilégient l’absence de mouvement (le conservatisme, mais lequel ?) ? Entre celles dites de droite et celles dites de gauche ?

Les clivages “mouvement/vitrification“, “progressisme/conservatisme“, “égalitarisme/élitisme“, “liberté pour tous/liberté pour les plus forts“ ou “droite-gauche“ peuvent-il encore avoir une traduction politique et économique claire ? Font-ils encore sens ?

Epousent-ils encore les lignes politiques de certains partis ? Faut-il les dépasser ou leur donner un contenu nouveau ? Qui le tente aujourd’hui parmi les candidats ou leurs soutiens ? Et à qui faire confiance pour y parvenir ?

A ces deux fractures, qui sous-tendent les intentions -ou les absences d’intentions- de vote des uns et des autres, il n’y a pas de réponse simple...

Mais peut-être avez vous un avis là-dessus ?

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  • Bien curieuse conclusion de l’auteur !

    On peut théoriser sans fin sur les clivages système/anti-système, gauche/droite, progressisme de gauche/conservatisme de droite. Il y a dans tout cela de brillantes constructions intellectuelles (et l’auteur qui en est sans doute un pourrait gloser à longueur de livres sur de tels concepts)qui nous éloignent de la réalité et de la sagesse populaire.

    Sans tomber dans une simplification outrancière, quels sont les points fondamentaux qui distinguent notre époque actuelle du passé récent ?

    Après l’échec patent des tentatives collectivistes d’organisation de la société et de la production et les désastres sociaux et économiques engendrés (il y a encore malheureusement des gens pour mettre cela en doute après les exploits des Staline, Mao, Pot Pol, Castro.. !!) force est de reconnaître qu’il n’y a qu’une seule chose qui marche si on veut à la fois le progrès social et le progrès économique : c’est l’économie de marché. Il y a 40 ans, c’était loin d’être évident pour tout le monde !

    La rivalité politico-militaire Est/Ouest a été remplacé par la constitution de blocs économiques (Amérique - Europe - Asie du sud-est) à la fois concurrents et collaborant (peu ou prou) à travers des organismes internationaux encore fragiles mais qui échangent de plus en plus entre eux.

    L’explosion des échanges internationaux via la mondialisation a rendu impossible le retour en arrière vers des économies nationales autarciques. S’en plaindre ne servirait à rien. Les nations doivent s’adapter ou péricliter. Au passage, cette mondialisation a permis une forte extension de la démocratie à travers le monde et une croîssance économique mondiale significative.

    Cette mondialisation de l’économie et les énormes flux financiers qu’elle engendre, rend illusoire l’ambition d’un état de maîtriser les évolutions de sa propre économie, ne lui permettant que des évolutions à la marge via notamment ses politiques fiscales et sociales.

    Le modèle économique dominant (libéralisme économique) laissé à lui-même génère ses propres excès (financiarisation excessive, recherche du profit immédiat via les Hedge funds et autres fonds de placement divers au détriment d’un développement réfléchi et durable, délocalisations, exploitation des populations les plus faibles, Multinationales trop puissantes...) considérés, à raison, comme des menaces par les populations nationales.

    A partir de ces 5 fondamentaux que la sagesse populaire a mieux assimilés que ne le pensent souvent les hommes politiques, quelles sont les options possibles - hors toute idéologie - pour une politique nationale française :

    La 1ère option, la plus évidente et à peu-près partagée par les candidats sérieux à la présidence, est de chercher à renforcer l’organisation européenne et les organismes internationaux (OMC en particulier) afin de réduire les dysfonctionnements des échanges (dumpings divers, déséquilibre des monnaies et de forces en présence..), de protéger les économies européennes, d’améliorer les relations multilatérales et de protéger la nature.

    La 2ème option, la plus ouverte, consiste à renforcer nos moyens nationaux pour améliorer nos chances (donc notre croîssance, notre emploi, notre niveeau de vie...) dans la compétition mondiale. Alors là, on ouvre la boîte de Pandore... ! Selon ses sensibilités, chaque candidat va retomber dans les fameux clivages décrits par l’auteur : Plus d’état pour l’un, moins d’état pour l’autre ; des réformes radicales pour l’un, quelques retouches pour l’autre ; Plus de liberté (économique) pour l’un, plus de contrôle et de planification pour l’autre ; plus d’initiative pour l’un, plus d’assistanat pour l’autre etc, etc ...

    Ma conclusion est que ce qui différencie les candidats, c’est le choix des moyens à mettre en oeuvre (avec des effets, de toutes façons, assez limités), pas des choix idéologiques dépassés, n’en déplaisent aux intellectuels qui en font leur fromage.

    22.03 à 11h50 - Répondre - Alerter
    • Jean-Patrick Abelsohn : Le retour des idéologies

      Bonjour,

      C’est sans doute ouvrir des perspectives peu dynamiques sur/pour l’histoire de l’humanité et son avenir que d’écrire :

      "force est de reconnaître qu’il n’y a qu’une seule chose qui marche si on veut à la fois le progrès social et le progrès économique : c’est l’économie de marché."

      Car que représente, de fait, "l’économie de marché" en terme de durée - et d’apports, même - au regard de notre histoire collective ?

      Sans doute seulement un "moment, une période, un passage" parmi d’autres ... !

      Les idéologies - et l’économie de marché en est une dès lors qu’on déborde le cadre d’un constat - peuvent ne porter que de très frustres dimensions prophétiques, souvent d’assez courte vue...

      Salutations solidaires
      Jean-Patrick

      22.03 à 15h02 - Répondre - Alerter
      • Bonjour,

        Merci de votre commentaire et du ton mesuré employé, preuve s’il en est que l’on peut échanger courtoisement sans être d’accord sur le fond...

        ...car je ne suis pas du tout d’accord avec votre vision des choses ! L’économie de marché n’est, à mes yeux, que la version moderne (devenue terriblement complexe, effrayante même aux yeux de beaucoup car difficilement compréhensible pour les non-spécialistes) de l’antique échange, du troc qui a permis aux groupes humains d’échanger, de se connaître, de nouer des relations (malheureusement souvent vite transformées en relations de puissance et de violence). L’échange puis le marché (vu comme l’ensemble de règles s’appliquant à l’échange) sont donc au coeur de l’activité humaine... et le resteront sans doute tant que durera l’humanité.

        Volà pour l’aspect matériel. Pour le spirituel, toutes les perpectives sont ouvertes, l’homme ayant toujours éprouvé le besoin de croire en des choses supérieures qui lui échappent (les forces de la nature, les divinités, le Dieu unique, la Science, le Progrès...). Seule poussière de l’Univers consciente de n’être que poussière, l’homme estime quand même plus valorisant d’imaginer possèder ne fut-ce qu’une parcelle de divinité !

        Pour revenir au progrès (matériel) humain, il ne pourra être assuré que par la régulation de l’économie de marché s’appuyant sur le Droit (par opposition à la force) et la Démocratie (par opposition au pouvoir discrétionnaire d’un seul ou d’une minorité). Devenu mondial, le marché sera bénéfique au genre humain à condition de disposer d’un Droit international contraignant et d’Institutions internationales démocratiques reconnues et respectées, imposant des règles d’équité aux rapports inter-Etats, inter-blocs ou inter-continents.

        Il y a encore du chemin à parcourir .. !

        24.03 à 13h40 - Répondre - Alerter
      • Nicole Cardinali : Le retour des idéologies

        Je reprends donc l’analyse précédente
        "Après l’échec patent des tentatives collectivistes d’organisation de la société et de la production et les désastres sociaux et économiques engendrés (il y a encore malheureusement des gens pour mettre cela en doute après les exploits des Staline, Mao, Pot Pol, Castro.. !!)"" force est de reconnaître qu’il n’y a qu’une seule chose qui marche si on veut à la fois le progrès social et le progrès économique : c’est l’économie de marché."

        Force est de constater que celui ou celle qui voit le goulag est étrangement aveugle sur l’horreur économique. Maigre consolation de penser qu’il ou elle crèvera (figure de style, c’est peut-être son/sa petit(e) ou arrière petit(e) fils/fille qui crèvera) LUI AUSSI de CES funestes PROGRES SOCIAL et ÉCONOMIQUE qui accompagnent l’économie de marché.
        Je crois que Mme Michu reste prisonnière de ce pseudo choix entre collectivisme d’État dit de gauche et marché. La pauvre n’a pas compris que les fondements sont les mêmes : plus de croissance, plus de marchandises, même exploitation du travail... avec juste un habillage plus ou moins social ( ce qui n’est pas rien quand on est dans la précarité mais qui ne va pas à la racine du mal ...). Il FAUT LIRE CE QUI N’EST QUE TRES RAREMENT RÉFÉRENCÉ dans les ÉCRITS QUI PRÉTENDENT FAIRE AVANCER LA RECHERCHE DE SOLUTIONS FACE AUX ÉCHECS SUCCESSIFS DE LA CONTESTATION DU SYSTEME

        -LE CAUCHEMAR DE DON QUICHOTTE (Sur l’impuissance de la jeunesse d’aujourd’hui ) Matthieu AMIECH Julien MATTERN/ ED CLIMATS Collection SISYPHE

        -IMPASSE ADAM SMITH (Brèves remarques sur l’impossibilité de dépasser le capitalisme sur sa gauche)Jean-Claude MICHÉA / Champs FLAMMARION

        Lisons ou relisons Arendt, Adorno, Marcuse, Debord, Ellul, Charbonneau...

        Rompre avec l’imaginaire intellectuel de la gauche, rompre avec la religion du progrès, pose à beaucoup d’entre nous, élevés dans cet imaginaire et avec cette religion, de graves problèmes mais qui ne sont rien à côté de ceux qui nous attendent si nous n’avons pas cette lucidité et ce courage de refuser de continuer à faire partie de ce qui était notre "famille"même si nous le vivons comme un déchirement. Nous ne trahissons rien mais entrebaillons une porte vers un futur possible et HUMAIN.

        Alors parler de choix idéologique dépassé entre droite et gauche certes, parler de bonnet blanc et blanc bonnet, oui, juste une question de plilule plus amère dans l’un ou l’autre cas(ce qui je le répète n’est tout de même pas rien).
        Mais sortir de ce choix est la seule possibilité non explorée - si improbable soit-elle- le seul véritable enjeu pour la génération à venir.

        Une grand-mère dont le père croyait aux lendemains qui chantent et le père de son père déjà !

        24.03 à 14h53 - Répondre - Alerter
        • Bonjour,

          Votre réponse immédiate dans un style "reprise de volée" montre votre ardeur à dénoncer les clivages droite/gauche ou collectivisme d’Etat/marché mais je crains que cette ardeur ne vous ait point laissé le temps de lire mon article jusqu’au bout !

          En effet, assimiler le marché à tous les excès d’un libéralisme déchaîné et à l’horreur économique tient plus de l’idéologie et du procès d’intention que d’un examen rationnel de l’état des choses. Bien sûr que le fonctionnement actuel du marché est hautement criticable, qui le nierait ? Les injustices, les abus de pouvoir, les spéculations financières, la recherche du profit immédiat, les tricheries en tous genres, la guerre économique sans foi ni loi semblent souvent la règle commune. Le marché n’est qu’une création humaine mais, que vous le vouliez ou non, il est (et restera encore longtemps) à la base des échanges aussi bien individuels, que collectifs, nationaux ou internationaux. S’il faut donc fixer un objectif au progrès matériel de l’humanité (et non en faire une religion !), c’est bien d’imposer à ce marché une régulation à travers des règles éthiques respectées par tous et particulièrement par les Etats les plus forts. Ceci passe par l’établissement d’un Droit international et par l’application des règles démocratiques dans les grands Organismes internationaux en charge de l’organisation de la planète Terre.

          Que d’égoïsmes nationaux à vaincre avant d’arriver à un résultat satisfaisant !

          Sans être d’un optimisme béat, remarquons tout-de-même que des progrès se font progressivement jour . Les soucis éthiques et écologiques deviennnent permanents, l’idée de mieux équilibrer les rapports de force Nord/Sud dans les organismes internationaux est acceptée de tous côtés, le Cycle de Doha de l’OMC s’achemine vers un succès même limité . Tout cela nous prouve que l’homme progresse vers une sagesse collective ou, plus modestement vers plus d’entente et de consensus intelligent. Ne nous en plaignons pas !

          Cordialement

          25.03 à 16h01 - Répondre - Alerter
    • bravo pour la réaction à l’article, mais qu’est-ce "la politique" si ce n’est que gérer avec des choix ( donc des refus )et d’anticiper avec des options ( donc des moyens ). L’expérience montrerait que toute idéologie est viciée par nature dans la gestion économique de la société ? Il y a un sens à donner à la chose publique..

      27.03 à 04h16 - Répondre - Alerter
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