Le Thalys a bien essayé de gâcher nos vacances avec ses défaillances techniques, mais la Deutsche Bahn nous a sauvés, faisant attendre sagement notre "City Night Train" en gare de Köln. Après avoir fait rapidement connaissance avec nos voisins de compartiment montés a Amsterdam (j’ai toujours pensé que l’Europe se construisait dans les trains ou les bus de nuit, mais ceci est une autre histoire...), nous nous sommes laissés bercer par le rythme rassurant des rails et des lumières qui défilent. J’ai toujours aimé dormir dans un train : on s’endort quelque part et on se réveille... ailleurs ! En l’occurrence, à Dresden, en Saxe, à deux pas de la République tchèque.

"Pourquoi Dresden ?", nous avait demandé notre voisine néerlandaise... Je n’en sais rien exactement. J’avais dans l’esprit des images de bâtiments majestueux, de coupoles et de ponts sur l’Elbe glanées au cours des nouvelles de l’été 2002, lorsque Prague, Leipzig et Dresden étaient sous l’eau. La réalité en est proche, à ceci près que les fameuses inondations sont peu évoquées, alors que les ravages de la Seconde Guerre mondiale le sont en quasi-permanence. Dans chaque église, des panneaux rappellent l’état dans lequel elles étaient en 1945. De nombreuses cartes postales ont été tirées de ces photos, lesquelles sont fort utiles pour nous, Français, à qui les livres d’histoire n’ont presque parlé que des destructions subies par "notre" camp. Toutefois, comme beaucoup d’autres villes d’ex-RDA, les chantiers s’y succèdent et il est très difficile de prendre des photos sans grue ou sans tas de gravats...

Le plus impressionnant, c’est encore de voir que, pour la plupart, les monuments n’ont été restaurés qu’à partir des années 1980. Par manque de financement, surtout, par manque d’intérêt, peut-être aussi ? Mais avant tout parce que, pour les reconstruire à l’identique, il a fallu des années d’études et de nettoyage des ruines. La Frauenkirche, plus grosse église de la ville, est emblématique à cet égard. Elle est aujourd’hui bicolore : les pierres claires sont neuves, les noires sont d’origine et ont été triées dans les décombres, pour être remises a leur place.

Au-delà de ces considérations architecturales, il règne à Dresden une ambiance plutôt paisible. Des terrasses de café se nichent sur de petites places arborées ou au détour de rues piétonnes et permettent de savourer un délicieux plat du jour à 4,90 € ! Les habitants se déplacent beaucoup à vélo, mais nous n’avons pas bien compris quelles étaient les règles de circulation : tantôt sur le trottoir, tant sur la route, meme quand une piste cyclable existe ! Étrange...

Demain, nous repartons déjà, et plus tôt que prévu : le train de nuit que nous visions pour remonter vers le Danemark, via Berlin, est plein, et nous sommes obligés de rouler de jour. Cela nous permettra cependant de découvrir rapidement Hamburg, port hanséatique que ni l’un ni l’autre ne connaissons.