Des déchets radioactifs, la France ne saura bientôt plus que faire. En 2030, 2,7 millions de m3 devront trouver abri quelque part, soit deux fois plus qu’en 2010, souligne l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) dans son inventaire publié le 11 juillet. Pas étonnant quand on sait que chaque Français produit chaque année l’équivalent de 2 kg de déchets radioactifs. Et dans un pays où l’électricité est à 75% d’origine nucléaire, leur volume ne va pas aller en rapetissant.
Dans l’espace ou en pleine mer
En des temps lointains, on envisageait l’envoi des déchets dans l’espace ou le largage en mer. Aujourd’hui, on entasse nos rebuts radioactifs comme de tristes écureuils, en évitant de trop penser à demain. Résultat : certains déchets – de très faible activité – s’empilent à Morvilliers dans l’Aube. Mais d’une capacité de 650 000 m3, ce centre de stockage sera saturé vers 2025. Et après ? Il faudra l’agrandir ou en trouver un autre. D’autres – à faible activité mais à vie longue – n’ont pas encore trouvé de destination finale. Ils attendent pour le moment sur les sites qui les produisent, faute d’alternative. D’autres encore – les plus nocifs – devront patienter sur les sites de la Hague (Cotentin) notamment. Puis, dès 2025, ils iront se faire oublier un million d’années durant dans une couche d’argile à Bure, entre la Meuse et la Haute-Marne.Dangereux ? Selon le site Dechetsradioactifs.com, édité par l’Andra, pas de panique : « La géologie est la meilleure barrière qui soit sur le long terme. En effet, le milieu géologique ne nécessite pas d’intervention humaine pour limiter et retarder les radionucléides et les isoler de l’Homme aussi longtemps qu’ils présentent des risques. En outre, cette solution de long terme évite aux générations futures de gérer les déchets produits aujourd’hui. »
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