Pour une fois, la Commission internationale pour la conservation des thonidés (ICCAT) a suivi les recommandations de son comité scientifique. Lors de leur assemblée générale annuelle, qui s’est terminée dimanche, les pays membres ont adopté un quota de pêche de 13 500 tonnes contre 22 000 tonnes en 2009 et 28 500 en 2008. La commission, dont la gestion de la ressource est vivement critiquée, est sous la pression d’une inscription de l’espèce sur l’une des annexes de la CITES [1], défendue notamment par plusieurs pays européens, qui signifierait pour la plus restrictive l’arrêt de tout commerce international.
La décision est cependant dans le haut de la fourchette, puisque le comité scientifique de l’ICCAT préconisait un quota maximum de 15 000 tonnes et penchait plus pour une réduction à 8 500 tonnes. C’est de toute manière "un nouvel échec" pour Greenpeace, qui estime que "seul un moratoire immédiat sur la pêche au thon rouge aurait permis de donner à cette espèce une chance de survie". Une porte que l’ICCAT laisse cependant ouverte si de nouvelles données concluent à un risque d’effondrement du stock.
L’ICCAT promet également d’amputer de moitié une flotte de pêche en surcapacité criante d’ici 2011 et réduit la saison de pêche des thoniers senneurs, qui réalisent des prises à l’échelle industrielle, de deux à un mois, sans possibilité d’extension pour mauvais temps. "Mais elle reste ouverte pendant le pic de la période de fraye du 15 mai au 15 Juin, période pendant laquelle les thons sont les plus vulnérables", réagit WWF.
Toutes ces mesures "proviennent des propositions de l’Union Européenne", a indiqué la Commission européenne, qui s’est félicité de leur adoption. Prochain rendez-vous pour le thon rouge : la réunion de la CITES en mars 2010.
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