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24-08-2009

Dessine-moi Europe Ecologie

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Dessine-moi Europe Ecologie
 
Un parti, une association, un réseau, un halo en orbite autour d'un noyau. Ils ont du mal à se décider les écolos, sur la forme que doit prendre Europe Écologie, ce rassemblement né au détour des élections européennes. Du coup, les Journées d'été des Verts qui se sont tenues à Nîmes du 20 au 22 août, ont pris l'allure d'un brainstorming.
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Entre les murs du Fort Vauban, gonflés d’un soleil aoûtien, les esprits cogitent et les idées s’entrechoquent. Sûrs d’avoir eu entre les mains, ce soir victorieux de juin, un outil magique, Verts et militants d’Europe Écologie ont listé un à un les ingrédients de cette recette attrayante aux yeux de 2 800 000 français. Objectif : recréer la belle alchimie pour les régionales et pour la suite. Revue des options.

Le 100% parti

Europe Écologie. Ça pourrait bien être le nom d’un nouveau parti. D’ailleurs, beaucoup de Français l’ont cru qui, au lendemain des européennes, demandaient comment s’encarter. Impossible. Europe Écologie, n’est qu’une alliance de militants, d’associations ou de sympathisants en tout genre. Mais elle pourrait en devenir un. "J’ai l’impression que c’est honteux. Qu’on ne veut pas créer un parti. Mais les gens n’attendent que ça", s’exclame Laurent, un ancien des Verts, au cœur d’un atelier surchauffé sur l’avenir d’Europe Écologie. "Pourquoi les Verts ne se dissoudrait pas pour devenir Europe Écologie et tirer profit de cette image ?", ose même un militant du pays basque. Grondement dans la salle. Avantage du parti : la simplicité. Car les partis, on connaît : il y a une structure, une hiérarchie élue par la base, des adhésions payantes... Mais il y a, aussi, un os. Beaucoup de gens n’en veulent pas.

Le 100% réseau

"Moi au moment des élections européennes, je n’associais pas Europe Écologie à un parti et c’est ce qui me plaisait", souligne une jeune fille, tee-shirt vert fluo et bandeau dans les cheveux. "Les partis politiques ne nous intéressent pas, parce qu’ils ne s’intéressent pas à nous", ajoute celui qui se définit comme un "électeur de base" de Toulouse, happé par la "magie" du mouvement en juin dernier. Comme eux, des centaines de sympathisants jurent qu’ils ne se fondront pas dans le moule d’un parti. La solution ? Un réseau, une nébuleuse, un halo... dont chacun pourrait entrer ou sortir au gré des envies, communiquerait via internet ou texto avec les autres membres. Va pour le réseau. Sauf que celui-ci – pour le moment du moins – peine à se passer de parti. Question de démocratie d’abord. "Comment font ceux qui n’appartiennent à aucune structure ou association pour participer aux choix des élus ?", s’interroge un homme aux cheveux longs, perché sur une table de l’atelier brainstorming. Question de financement aussi. Lors des européennes, une partie du financement d’Europe Écologie a transité via Les Verts, garants auprès des banques. Alors que faire ?

Une solution protéiforme

Un nouvel animal politique reste à inventer. "On n’a pas la solution avec un grand S. On invente au fur et à mesure", a souligné Cécile Duflot, lors d’une conférence de presse organisée en marge des Journées d’été. Pas de solution mais des myriades de propositions qui fleurissent dans les caboches surchauffées aux quatre coins du Congrès.

- Une maison à deux étages : Yves Contassot (Conseiller de Paris – Les Verts) : "Moi, je crois qu’il faut deux niveaux. Il faudrait d’un côté un groupe de réflexion qui réfléchirait sur les grands problèmes de la planète et qui serait composé de partis, de syndicats, d’associations. Mais celui-ci devrait être très lié à un deuxième niveau, décisionnel. Là, ceux qui en auraient envie se réuniraient de manière individuelle et prendraient les grandes décisions au sein d’AG : qui se présente ? Quelle position prend-on sur tel sujet ?"

- Une colonne vertébrale et une tête pensante : Jean-Vincent Placé (secrétaire national adjoint des Verts) : "Il faut garder les Verts comme colonne vertébrale du rassemblement. Le parti a montré sa capacité d’ouverture et à s’adresser à une nouvelle génération. Le parti serait réservé aux échéances électorales. Mais autour du parti, il y aurait l’association Europe Écologie. Celle-là serait vouée à monter des événements (autour de Copenhague par exemple) et à réfléchir aux attentes de la population. Peut-être que la clé est là."

- Un ensemble dans un ensemble : Noël Mamère (député Verts) : "Il faut une organisation non rigide. Mais ses frontières sont loin d’être définies. Par exemple, Christine Taubira [députée de Guyane] n’est pas très fan à l’idée de rejoindre Europe Écologie, elle serait plus intéressée pour rejoindre un ensemble où Europe Écologie ne serait qu’un des éléments."

-Un halo et un noyau : Alain Lipietz (économiste, ex-député européen) : "Je peux vous garantir que dans six mois, un an, tous ces militants d’Europe Écologie adhéreront aux Verts. Mais ils seront remplacés par d’autres qui seront à leur tour réticents de rentrer directement dans un parti. Donc il faut conserver le halo pour ceux-là. LE NPA n’a pas compris qu’il fallait garder le noyau et le halo. Il a voulu substituer le halo au noyau. Mais il faut garder les deux. Même si la trajectoire du réseau est d’aboutir au noyau. Reste qu’il faut trouver comment organiser ce halo. Jusqu’à présent, il l’a fait de lui-même à l’occasion de la campagne, il y a eu des comités locaux, un comité de campagne. Pour les régionales, on pourra refaire la même chose. Mais après, il y aura un trou événementiel. Il faut donc trouver un moyen d’organiser ce halo pendant ces périodes là."

- Un réseau ancré localement : Cécile Duflot (secrétaire national des Verts) : "Il ne faut pas résumer cette organisation à une seule forme. Il faut une coexistence de différentes formes. Mais on peut tout imaginer. Certains, comme Yves Cochet, disent qu’il croient à l’échelle global d’un réseau. Mais on peut aussi imaginer que cette organisation ait un ancrage local. Qu’elle favorise le lien entre les producteurs et les consommateurs, la garde d’enfants, etc. Le modèle écologique est aussi un modèle alternatif de vie en société."

Au soir de clôture des Journées d’été, rien n’était réglé. Et tant mieux, assuraient certains. "Si nous figeons les choses trop vite, c’est dangereux, on risque de retomber dans la forme classique. Il ne faut pas rater cette opportunité de réussir", souligne Denis Baupin, adjoint (Verts) au maire de Paris. "Vous savez le temps qu’il a fallu à François Mitterrand pour unifier le PS ? Nous ne sommes pas des prestidigitateurs", ajoute Noël Mamère.

A lire aussi dans Terra eco :
- Les Verts font le plein à Nîmes
- Europe Écologie : un succès durable ?

Sources de cet article

Europe Ecologie Les Verts

Photo : Karine Le Loët

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