"30 ans de covoiturage"

Chaque semaine, un héros ou un super-héros nous livre ses trucs et astuces pour devenir un éco-citoyen modèle.

Planète Terra : A quand remonte votre prise de conscience écologique et citoyenne ?

L’homme invisible : Au risque de passer pour prétentieux, l’écologie est l’essence même de ma vie. Toutes les recherches scientifiques que j’ai menées pour découvrir le sérum de l’invisibilité ne visaient en réalité qu’une chose : réduire au maximum mon empreinte... écologique. Ne laisser aucune trace, ou presque, c’est ma raison de vivre.

Planète Terra : L’état de la planète vous préoccupe-t-il ?

L’homme invisible : Vous savez, c’est surtout l’état du tissu social qui m’inquiète. L’homme refuse d’accepter la diversité, rejette tous ceux qui ne lui ressemblent pas. J’en sais quelque chose. L’isolement social dans lequel j’ai été jeté du fait de ma différence, m’a conduit à commettre des larcins dans un premier temps, puis des crimes odieux. La société ne m’a pas donné ma chance, elle en a ensuite payé le prix.

Planète Terra : Revenons à vos actions écologiques. Qu’avez-vous changé, concrètement, dans votre quotidien ?

L’homme invisible : Ma principale contribution à la planète est mon mode de transport. En effet, je ne prends jamais l’avion, par principe. Et mon pouvoir d’invisibilité me permet de voyager discrètement et gratuitement à bord de n’importe quel véhicule. En général, je me poste sur une station-service. Et, lorsque le conducteur fait le plein d’essence, je me glisse à l’arrière du véhicule. Ni vu, ni connu.

Je n’ai pas attendu les campagnes de promotion de l’Ademe [l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, ndlr] : le covoiturage, ça fait 30 ans que je le pratique ! J’ai parcouru ainsi 20.000 kilomètres par an en moyenne. Faites le compte : en se basant sur les émissions moyennes de CO2 d’une voiture [voir détail ci-dessous, ndlr], j’ai ainsi évité d’émettre 90 tonnes de CO2 en trente ans !

Planète Terra : Que vous engagez-vous à faire pour convaincre votre entourage de changer ?

L’homme invisible : J’ai décidé de faire mon coming out. Avec mon agent, nous préparons une série de conférences pour promouvoir le covoiturage. Et je quitte l’incognito : cette fois-ci, ce sera à visage découvert.

Planète Terra : 4 petites questions pour finir. La première : si vous étiez un végétal ?

L’homme invisible : Je serais tenté de proposer la plante indienne dont le dérivé produit la monocaïne, la base de mon sérum d’invisibilité. Mais cette substance rend fou. Je la déconseille absolument. Je choisis donc le colza, qui sert de base aux agrocarburants. J’ai entendu dire qu’ils créaient plus de problèmes que de solutions. Mais je pense que les recherches sur des carburants non fossiles doivent être encouragées.

Planète Terra : Si vous étiez un élément ?

L’homme invisible : L’air, sans hésitation. Invisible, je suis libre comme l’air.

Planète Terra : Si vous étiez un animal ?

L’homme invisible : Un hamster. J’ai fait mes premiers tests d’invisibilité sur un hamster, ce qui m’a valu les foudres de la SPA. Mais aujourd’hui j’ai changé et je ne teste plus mes décoctions chimiques sur les animaux.

Planète Terra : Un petit mot à l’attention de George Bush ?

L’homme invisible : Sortez de votre isolement, mister Bush. Faute de quoi vous sombrerez dans la folie et les comportements déviants. Je sais de quoi je parle.

Fiche d’identité L’homme invisible :

- Nom : Griffin
 Prénom : Jack
 Nom de scène : L’homme invisible
 Age : indéterminé
 Nationalité : britannique (création du romancier HG Wells)
 Profession : super héros (à la retraite)
 Ville : Londres

Le geste citoyen de l’Homme invisible : privilégier le covoiturage

Résultat : pour chacun des 55 kilomètres parcourus en moyenne par jour (environ 20.000 koilomètres par an), ce sont au minimum 150 grammes de CO2 évités. 55 km x 150 grammes x 365 jours = 3,01 tonnes de CO2 évitées par an. C’est presque la moitié des émissions totales annuelles d’un Français.

(Crédit image : Universal Pictures)