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Blog meleze-formation

Par meleze
7-09-2013

introduction a la sociologie du risque

fiche de lecture sur Jean Lacques Fressoz

Jean Jacques Fressoz L’apocalypse joyeuse edition du seuil Paris 2012 http://www.academia.edu/547543/List...

Cet auteur a rassemble dans ce livre plusieurs études qu’il a faites sur l’histoire industrielle de la France. Nous avons voulu ici faire connaître plus largement certaines de ses observations qui nous semblent avoir une portée beaucoup plus grande que celle que l’auteur veut bien leur donner. Dans le système de compréhension français on a une relation de la culture à la nature qui n’admet pas l’être humain. La société dans la nature définit la sociologie, tandis que l’être humain dans la nature définit l’ anthropologie. Nous espérons que cette introduction à l’étude du risque aidera les ecologistes à distinguer l’approche anthropologique subjective de l’approche sociologique objective. Le tableau final plus ou moins bien construit s’essaye a illustrer cette classification.

Par exemple Fressoz introduit sa recherche de la façon suivante (p19)  : « j’ai voulu comprendre pour qui et contre qui, en se fondant sur quel savoir et en dépit de quel savoirs sont advenues les techniques qui ont produit notre modernité et la crise environnementale contemporaine.  »

C’est ainsi qu’il commence aussitôt par une allusion assez significative qui est celle du débarquement de Cook en Nouvelle Zélande. Or quel est le risque que Cook a fait courir a la Nouvelle Zélande en laissant débarquer ses marins  : celui de répandre la syphilis dans toute la communauté Maori.

C’est ainsi qu’apparaît derrière une allusion a une période de la colonisation une « sociologie du risque  »

Un concept essentiel de la thèse de Fressoz sur l’histoire de l’environnement en France c’est le concept de BIOPOUVOIR. L’auteur écrit  : «  La société aristocratique demeure rétive au projet de gouvernement par le risque... La naissance est le fondement de l’autorité..Les rois et les gouvernements sont les dépositaires de la souveraineté nationale c’est a dire d’un ensemble biologique définit par la naissance e la filiation  »

Pour le lecteur écologiste c’est une intuition très profonde  ; on voit que l’inoculation d’un vaccin est comme l’inoculation d’un risque  ! p114 « Le problème historique n’est donc pas l’émergence d’une conscience environnementale mais bien plutôt l’inverse. Il s’agit de comprendre la nature schizophrénique de la modernité industrielle qui continue de penser l’homme comme produit par les choses environnantes en même temps qu’elle les laissait les altérer et les détruire.En France l’émergence du capitalisme chimique fut une cause décisive de du processus d’industrialisation des environnements et des conscience.  »

La société industrielle prend des risques sans s’en rendre compte. Fressoz va chercher dans la morale de l’ancien régime royaliste la raison d’être de ce comportement  : P143 « Les notions de technique et d’environnement déstabilisent l’ancien régime de régulation de l’environnement par la police...Les innovations techniques et les savoirs naturalistes prennent le pas sur les savoirs incorporés dans les coutumes et les communautés de métiers......

Puis, de la biographie de Chaptal écrite par Renouard en 1819 Fressoz extrait la citation suivante

« Quelque soit l’industrie manufacturière établie le gouvernement lui doit protection  : du moment qu’elle existe il ne s’agit plus d’examiner s’il a été avantageux de l’introduire  ».

C’est quand même un texte que les antinucléaire n’avaient encore jamais été chercher et qu’il faut citer justement le jour le jour ou on se demande si on va pouvoir ou non créer une industrie du démantèlement nucléaire. La thèse de J.J.Fressoz sur l’histoire de l’industrie française s’appelle « l’apocalypse joyeuse  » parce qu’elle prend progressivement la mesure du risque pris par l’évolution industrielle. Il vous faut encore la patience de lire deux ou trois longs passages et puis vous pourrez vous demander avec nous à travers une introduction a la sociologie de l’environnement si l’humanité est capable ou non de faire face à un intérêt supérieur à celui des différentes nations qui la compose.

P188  : « La gestion conjointe de l’industrie et de l’environnement relevait presque exclusivement de l’administration..La solution passera plutôt par la maîtrise du social autour de la fabrique  »

p 202 « Bien entendu le fait que s’établisse dès le début du 19°siècle une forme financière de régulation de la pollution questionne la pertinence du mode dominant actuel d’appréhension des problèmes environnementaux,- l’idée formulée par les néo classiques que la nature a un prix, ou qu’il faut lui donner un prix afin d’aboutir à un point économiquement optimal de pollution c’est a dire à une juste allocation des ressources entre la recherche de efficacité économique et la protection de l’environnement-, correspondant en fait a la pratique ancienne et générale de la compensation des dommages environnementaux. Or il est manifeste que ce mode de régulation des environnements n’a pas empêché les pollutions et qu’il au contraire historiquement accompagné et justifié la dégradation des environnements. En fait cette régulation possède une logique intrinsèque dont les conséquences étaient repérables dès 1820. Le principe de compensation des dommages combiné à l’impératif de rentabilité économique produisait trois résultats  : l’emploi pour les tâches les plus dangereuses des populations les plus faibles dont les maux pouvaient être socialement invisibles  ; la concentration de la pollution dans quelques localités  ; le choix pour ces localités de territoires pauvres dépourvus de ressources sociales et politiques augmentant la valeur de la compensation environnementale. On ne peut que constater la permanence contemporaine de cette logique et même sans doute son accentuation rendue possible par la globalisation économique.  »

p285 « un chiasme curieux caractérise notre société libérale et technologique  : d’un coté nous transformons la nature quand de l’autre coté nous proclamons l’impossibilité de transformer la société.  »

p 281 « le concept de progrès doit être fondé sur l’idée de catastrophe.  »

Le lecteur du livre de Jean François Fressoz pourra par lui même aller plus loin en lisant les passionnantes études de quelques accidents industriels comme les explosions et les incendies. Pour notre part ces citations sont suffisantes pour distinguer l’approche anthropologique du risque qui est celle d’Élias Canetti et qui consiste a se demander quel est le comportement de l’individu dans la foule au moment de la panique, de l’approche sociologique qui est au contraire celle de l’indifférence a la panique puisque les accidents d’avions et de centrales nucléaires peuvent se succéder sans mettre fin aux industries qui les ont provoqué.

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