Jamais sans mon camion ? Avec 27 % des émissions de gaz à effet de serre, le secteur des transports est le plus émetteur de tous. Mais les lignes commencent à bouger. La France – terre du « tout camion » – semble enfin prendre la voie du ferroutage, le chargement de camions sur des trains. Le secrétaire d’Etat aux Transports, Dominique Bussereau, l’a promis : en cinq ans, la part du fret routier diminuera de 25 % au bénéfice du fret ferroviaire, fluvial et des autoroutes de la mer.
Première réalisation concrète, la toute nouvelle autoroute ferroviaire Perpignan-Luxembourg devrait acheminer jusqu’à 30 000 camions chaque année, avec une économie de CO2 de 80 % par rapport au trajet routier. Et mon avion alors ? A l’image du camion, il va peut-être devoir faire profil bas. En inaugurant, à la fin juin, le nouveau satellite d’embarquement de l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, le président Sarkozy s’est déclaré « favorable à ce que des quotas d’émission de CO2 s’appliquent désormais au transport aérien ». Une manière de réparer une injustice : les émissions de CO2 liées au trafic aérien sont en effet exemptées des plafonnements induits par le protocole de Kyoto.
Sur ce point, la Commission européenne souhaite changer de cap à compter de 2011. Rappelons que, même si les gaz des avions ne représentent que 3 % des émissions de dioxyde de carbone de l’Union européenne, le trafic aérien mondial affiche une progression étourdissante : +87 % depuis 1990 et probablement +150 % en 2010. Or les gaz rejetés par les avions le sont en altitude, ce qui renforce leur pouvoir de nuisance.
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