énergies des 2 mains |
Par LeG-Guil |
28-12-2010
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Le rêve américain des gaziers...Pour un moratoire |
La semaine dernière, deux figures françaises sont montées au créneau.
« La ruée des firmes gazières sur les Cévennes et le Larzac laisse présager un nouveau combat fondamental pour la sauvegarde de nos ressources naturelles », a ainsi déclaré José Bové, inquiet de l’avenir du « château d’eau de toute la région sud de la France ». Selon lui, les techniques d’extraction « impliquent de faire des trous tous les 200 mètres et de créer un vrai no man’s land là où vivent les gens ».
Autre inquiétude, l’utilisation de produits chimiques. « Selon le département de la Protection de l’environnement de Pennsylvanie, un cocktail chimique à base de produits cancérogènes, reprotoxiques et mutagènes est utilisé », écrit Corinne Lepage sur son blog. « Plus d’1 % du territoire français [a fait] l’objet de permis de recherche », « sans aucun débat public », s’inquiète-t-elle en outre. Ces gaz non conventionnels pourraient représenter près de 60 % des ressources d’ici à 2030. « Le potentiel de développement est considérable après 2020, mais il reste des incertitudes majeures sur les quantités récupérables », note un expert. Mais, avec des réserves d’énergie fossile supplémentaires, la planète n’est pas prête de se mettre à la sobriété énergétique. Divers permis de prospecter le gaz de schiste ont déjà été attribués en France cette année. Le Larzac, la Drôme, le Gard, le Nord-Pas-de-Calais et l’Ardèche seront bientôt forés.
Au Québec, l’exploitation du gaz de schiste suscite à la fois intérêts et réticences. « Pour le Québec, avoir une source de gaz naturel (…), c’est une opportunité plus qu’intéressante », résume le directeur des relations avec les investisseurs de Gastem, société gazière et pétrolière québécoise. « On consent à une McDonaldisation de l’énergie. On veut imiter ce qui se fait ailleurs plutôt que de stimuler l’inventivité sociale des Québécois », déplore à l’inverse une porte-parole d’un regroupement citoyen opposé à l’exploitation des gisements de schiste dans la Belle Province. Mais pour elle, « les jeux sont faits ». L’industrie gazière veut en effet commencer dès 2015 l’exploitation du gaz de schiste, dans laquelle elle a massivement investi.
Selon Libé, 28 décembre 2010.
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