Direction la Birmanie, pays d’Asie verrouillé par une junte militaire depuis 1962 et refuge des dernières forêts primaires de la planète.
Depuis la fin des années 1990, l’exportation de meubles en teck vers la France et les Pays-Bas notamment, a explosé. Une très bonne nouvelle pour la NTE, entreprise publique Birmane qui contrôle l’exportation du teck. Problème : les recettes dégagées en devise étrangère [1] sont en grande partie dédiées à l’achat d’armement. Selon l’ONG Les amis de la Terre, "cette course à l’exportation dans des conditions sociales catastrophiques est en passe de détruire les forêts primaires".
Plusieurs collectifs ont donc appelé au boycott du teck birman dont l’exportation en France est légale. Mais les producteurs locaux ont trouvé la parade en prenant la tangente. Un rapport de l’ONG Global Witness estime qu’un camion chargé de 15m3 de bois coupé illégalement passe la frontière sino-birmane toutes les 7 minutes, 24h/24. Le teck "oublie" ainsi ses origines birmanes pour prendre la nationalité chinoise ou thaïlandaise.
Sous pression, la grande distribution française a réagi et semble aujourd’hui privilégier d’autres sources d’approvisionnement comme l’Indonésie notamment.
Déforestation sauvage, exploitation sociale de la main-d’œuvre, transport du bois de l’Asie vers l’Europe, le bilan écologique et humain est très lourd. Alors que faire ? Privilégier des essences "occidentales" d’abord, ou pour les récalcitrants, choisir des meubles flanqués du label éthique Forest Stewardship Council (FSC).
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