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8-06-2006

L’amour au temps de la mondialisation

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Comment trois personnages que tout sépare se rencontrent par la grâce d'un centre d'appel du tiers-monde. Une sympathique fiction, qui, l'air de rien, effleure les relations Nord-Sud.
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C’est arrivé à chacun d’entre nous : le téléphone qui sonne à 19 h pendant le bain du petit dernier, pour vous proposer une cuisine ou une assurance-vie. Après avoir lu Le Centre d’appel, peut-être laissera-t-on le temps au télévendeur de détailler son argumentaire pendant au moins trente secondes. Trente secondes, c’est en effet la durée minimale au-dessus de laquelle un "correspondant" devient un "prospect", et l’évaluation du téléphoniste passe du rouge de l’échec au vert du "pas mal". Des détails comme celui-ci, le roman de José Frèches - historien d’art et sinologue passé par l’entreprise avant de devenir auteur de best-sellers - en regorge. Si l’auteur épingle de façon savoureuse le jargon du call center et ses absurdités, on éprouve pourtant un sentiment de déjà-lu.

Ménage à trois

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José Frèches, Le Centre d’appel, Au diable Vauvert, 215 p, 19 euros.

Reste une idée originale : celle d’une rencontre entre trois personnages qui dans la vraie vie ne se croiseraient jamais. Car le trio est relié par la même multinationale : une compagnie d’assurance. Le premier est un vendeur français, la deuxième une téléphoniste surdiplômée contrainte de travailler au service de la compagnie, dans un centre d’appel basé à Dakar, et le dernier un client parisien hémiplégique. En une écriture fluide et agréable, l’auteur met en parallèle la tyrannie subie par la téléphoniste et le vendeur d’assurance : mêmes cadences, mêmes obligations d’atteindre des objectifs chimériques, même conscience de vendre un produit inutile à des gens qui n’ont rien demandé.

Mais l’intérêt de ce vis-à-vis tient dans la relation douloureuse, qui ne possède pas la même saveur d’un côté ou de l’autre de la mondialisation. La téléphoniste stressée et pressurée se sent favorisée d’avoir décroché le boulot, dans un Dakar où les jeunes ne trouvent rien. A l’inverse, le vendeur franchouillard, beauf divorcé qui s’achète toujours une eau de toilette d’avance et marie très "librement" les couleurs, est conscient de la vacuité de sa vie, mais trop lâche pour tout quitter. Préfigure-t-il le futur qui attend la jeune téléphoniste - et tous les pays en voie de développement ?

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