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16-02-2004
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Société
Monde

Globalement "alter"

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Avec Globalia, Jean-Christophe Rufin s'essaie au roman d'anticipation et imagine un monde totalitaire dominé par quelques multinationales. Un condensé des peurs altermondialistes.
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Jean-Christophe Rufin, Globalia, Gallimard, 500 pages, 21 euros.

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C’est une rareté : le roman qui occupe actuellement la tête des ventes est un ouvrage de science-fiction. Ou plutôt de politique-économique fiction. Et comme tous les romans d’anticipation, c’est bien de notre présent que Globalia parle. Disons-le tout net cependant : marcher sur les brisées du Meilleur des mondes et de 1984 est un exercice périlleux dont le dernier roman de Jean-Christophe Rufin ne sort pas indemne. Egaré en son utopie, l’auteur s’autorise quelques facilités. Demain, l’alcool, le tabac seront - évidemment - interdits et le politiquement correct obligatoire (un air de déjà-vu, ne serait-ce que dans le drôlissime blockbuster Demolition Man (1993) avec Sylvester Stallone...). Il devient même irritant quand il décrit un univers où les vilains écrans ont chassé les gentils livres, sources de toutes les félicités...

Angoisses altermondialistes

Mais par endroits, l’œuvre manie avec habileté des concepts socio-économiques très contemporains, qui font de Globalia un condensé souvent réussi des angoisses altermondialistes. Ainsi, son monde terrifiant a aboli les frontières et les nationalités, ne parle qu’une seule langue (l’"anglobal"), ne connaît qu’un seul régime politique, une seule météorologie et a fait disparaître l’histoire : le calendrier repart à zéro tous les soixante ans ! C’est bien sûr la mondialisation selon les détracteurs de Francis Fukuyama et de sa Fin de l’Histoire (Flammarion), qui après la Guerre froide, érigeait la démocratie libérale en modèle historique indépassable et - enfin - victorieux.

Monopoly

En Globalia encore, la publicité est omniprésente et les rues privatisées, référence limpide au No Logo de Naomi Klein (Actes Sud). De même, l’univers de Rufin est aux mains d’une poignée d’hommes d’affaires maladifs, qui se partagent la production des biens. Ce monopole des multinationales, prédit par l’économiste Joseph Schumpeter, fait résonance à l’essai de Guillaume Duval, Le Libéralisme n’a pas d’avenir (La Découverte).

Non-zone contre sur-richesse

Le roman se fait aussi l’écho de quelques projets altermondialistes, comme le revenu d’existence, théorisé entre autres par Jean-Marc Ferry dans l’Allocation universelle et Claudine Leleux dans Travail ou revenu ?Pour un revenu inconditionnel (tous deux aux éditions du Cerf) et appelé ici "Minimum Prospérité". Dernière description, plutôt bien troussée, celle d’un monde coupé en deux : d’un côté, une "non-zone" laissée à l’abandon, peuplée de tribus misérables, laissées aux mains des mafieux. De l’autre, une zone de sur-richesse et de démocratie qui a érigé la peur du terrorisme comme ciment social. Ça ne vous rappelle rien ?
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