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3-07-2013
Mots clés
Transports
France

La bonne idée : et si les périurbains prenaient le car ?

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La bonne idée : et si les périurbains prenaient le car ?
(La gare de Briis-sous-Forges. Crédit photo : DR)
 
Dans les zones périurbaines, 80% des déplacements se font en voiture. Pourtant, la France pourrait s'inspirer d'initiatives étrangères, comme Madrid, qui a su développer le réseau de cars depuis quinze ans dans sa grande périphérie.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Mise à jour le 14 mai 2014 : Le département du Nord travaille actuellement à la mise en place d’un réseau de cars qui emprunteraient la bande d’arrêt d’urgence sur une partie de l’autoroute entre Valenciennes et Lille. Cela permettrait ainsi aux habitants de la grande périphérie de Lille de rejoindre facilement le terminus du métro et pourrait leur éviter de prendre leur voiture. Des études techniques et de faisabilité devraient être lancées d’ici à l’été, précise La Voix du Nord dans son édition du 11 mai.

Isolée, appauvrie, déclassée et tentée par le vote frontiste. Voilà le portrait de la « France périphérique », soit au moins 10 millions de Français qui vivent dans les nouveaux territoires de la ville, ces « espaces périurbains » toujours plus loin du centre.

Leur principale difficulté, c’est de se déplacer. La plupart des périurbains vivent loin des transports en commun et ne peuvent même pas envisager d’opter pour le vélo ou la marche. Du coup, on compte dans ces zones beaucoup plus de voitures que d’habitants et au moins 80% des déplacements se font assis derrière un volant.

Madrid, un modèle

Et si la solution pour ces habitants, c’était le car ? Non, on ne parle pas là des bus, qui roulent au pas et desservent les centre-villes. On parle bien des autocars, qui peuvent prendre l’autoroute et s’arrêtent peu, comme ceux qui conduisent les écoliers. Madrid a misé sur eux depuis quinze ans. Dans la capitale espagnole, pas moins de 350 lignes d’autocars circulent dans sa grande périphérie.

Plusieurs milliers de véhicules transportent ainsi chaque jour entre 40 000 et 100 000 personnes, soit 15% du trafic de la ville. Pour Simon Cohen, directeur de recherche à l’Ifsttar (Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux), « l’exemple madrilène est une réussite emblématique ». Son principal point fort ? « Le report modal. » En clair, les cars transportent les habitants de la périphérie vers les grandes gares du réseau de transport, où ils peuvent prendre le bus ou le métro et rejoindre le centre-ville facilement. Les usagers gagnent du temps et de l’argent, le tout pour un investissement public assez faible, estimé à 3,5 millions d’euros par kilomètre de ligne.

Cofiroute défend une alternative à la voiture

Et en France ? « Nous sommes très en retard sur tout ce qui concerne l’usage de la route pour autre chose que la voiture individuelle. Il n’y a pas d’équivalent de l’expérience madrilène en France », déplore Simon Cohen. Seules quelques expériences ont été menées pour l’instant (voir encadré).

André Broto est directeur général adjoint de Cofiroute (Vinci autoroute). Devant le Medef, devant des journalistes (1) ou encore dans le cadre du débat national sur la transition énergétique, il milite pour que la France imite la capitale espagnole. Le lobbyiste du car s’appuie sur des cartes élaborées par l’Insee (l’Institut national de la statistique et des études économiques) – que nous reproduisons ci-dessous – où l’on voit que le nombre de kilomètres parcourus pour aller travailler a considérablement augmenté à la périphérie des grandes villes. « L’autocar peut relier des petits bassins de vie éloignés à des zones comptant des milliers d’emplois et ce sans avoir besoin d’investir dans d’énormes infrastructures. Il répond à des besoins énormes », martèle-t-il.

Pourquoi cette société d’autoroute milite-t-elle pour que les automobilistes laissent leur titine au parking ? « Je suis convaincu que cela peut être créateur de valeur pour mon entreprise, répond André Broto, parce que la mise en place de lignes d’autocars peut nécessiter des aménagements sur le réseau autoroutier que l’Etat pourra récompenser en allongeant la durée de concession de l’entreprise, mais aussi parce que nous souhaitons penser à long terme, tenter de nous adapter aux besoins des gens et veiller à l’acceptabilité des péages. »

Un bénéfice durable

André Broto a demandé au cabinet d’étude Carbone 4 de se pencher sur sa proposition. Ce dernier a estimé que la création d’une quarantaine de lignes d’autocars périurbains permettant le transport de 60 000 personnes par jour aurait des conséquences considérables, pour un investissement évalué à 200 millions d’euros :

- L’économie de 15 à 20 centimes d’euros au passager par kilomètre. Soit au minimum 1 000 euros d’économie pour un couple sur une année.

- L’économie de 70 000 tonnes de CO2, soit plus d’une tonne par actif ou encore 10% du bilan carbone annuel de chaque actif.

- La réduction du déficit de la balance commerciale de l’Etat de 15 millions d’euros.

Le cabinet rêve même d’une offre de car pouvant transporter 2 millions de personnes. En créant là 60 000 emplois, en réduisant le déficit commercial de 500 millions d’euros… le tout pour un investissement de 5 milliards d’euros. Pour comparaison, c’est six fois moins que le projet du Grand Paris.

Seriez-vous prêts à renoncer à la voiture pour prendre l’autocar ? Dites-le nous dans les commentaires ci-dessous.

(1) Notamment aux entretiens de Savoie en septembre 2012


Encadré :

En France, trois expériences ont déjà été lancées :

  • Une voie relie Dourdan (Esssone) aux gares RER de Massy-Palaiseau et d’Orsay . « Pour aller plus vite, les bus sont autorisés à rouler sur la bande d’arrêt d’urgence de l’autoroute A10. On y a aussi construit une gare autoroutière intermédiaire, à Bris-sous-Forges avec un parking pour voitures et pour vélo. Le succès est indéniable même si cela ne supprime pas la congestion autoroutière », décrypte Simon Cohen.
  • Une autre voie similaire relie depuis une quinzaine d’années Mantes-la-Jolie (Yvelines) à la Défense, via l’A14, sans gare autoroutière.
  • Une autre ligne a été lancée à l’ouest de Grenoble (Isère), sur l’autoroute A48. Sur cet axe surchargé, la bande d’arrêt d’urgence – appelée voie spécialisée partagée (VSP) – a été réservée sur 4 kilomètres aux cars. Selon Simon Cohen, l’expérience fonctionne et va être étendue. Seul bémol, « on ne compte qu’une seule ligne qui passe par ce tronçon de l’A48 et il est limité à 70km/h, voire 50km/h en période de forts ralentissements, si bien que le temps de parcours est à peine plus faible ».
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11 commentaires
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  • en utilisant le moyen de transport comme l’autocar surtout pour les voyages en groupe déminue la polition puisque un autocar est équivalent à un nombre de 20 voiture ou plus ainsi que c’est la bon méthode pour économisez les soux, pour cette raison je veux conseil de prendre location autocar à tous vos voyages en groupe

    3.11 à 03h54 - Répondre - Alerter
  • Le car est en pleine évolution et en pleine expansion.
    C’est un mode de transport d’avenir, il est peu coûteux, et écologique (1 autocar permet d’économiser 30 à 50 voitures). De ce fait, est lutte donc également contre les embouteillages. De plus en plus de groupes font appel directement à la location d’autocars avec chauffeurs pour leur voyage de groupe, cela permet d’optimiser les déplacements, que ce soit en terme d’efficacité, et d’empreinte carbone.

    2.04 à 09h37 - Répondre - Alerter
  • Le car pour les péri-urbains, le train pour les grandes distances...sauf qu’a deux, c’est encore la voiture qui est la plus économique et le moyen de transport le plus pratique (on part quand on veut et on va où on veut)...alors on peut toujours rêver à des solutions inter-modales mais il y a encore du chemin à faire !

    15.03 à 15h25 - Répondre - Alerter
  • C une super idée, c simple, efficace, créateur d’emplois, donne de la liberté aux peri urbains et participe à la limitation de la pollution. Mr BROTO milite pour son propre intérêt mais bon l’idée a bon esprit !!!

    24.05 à 01h07 - Répondre - Alerter
  • si les cars empruntent la voie d’urgence que fait-on en cas de panne, de malaise au volant ?
    combien va-t-il y avoir de suraccidents ?

    de toutes manière nous somme de plus en plus obligés de prendre les transports en commun ! Qui peut se payer une voiture ?

    prendre les transport en communs ’’dévore’’ souvent bqc de temps ! ils ne sont pas tjs très sécurisant voir l’actualité et les agression pdt lesquels les passagers restent lachement passifs durant l’agression....

    Ah ! si nous avions tous les revenus d’élus comme par exemple député européen ! idem les cumulards à notre charge...
    les élus- sauf maire de petites communes- prennent -ils les transports en commun ?
    les voitures avec chauffeur à notre charge ???...

    faut-ils parler des cumules de mandant des gens qui décident pour nous des transports en commun qu’ils ne prennent jms !!!

    18.05 à 12h15 - Répondre - Alerter
  • Bien sur que la France devrait s’inspirer de Madrid. Pour moi voyager en car ne comporte que des avantages, que ce soit au niveau de la sécurité, du coût, de l’écologie, etc.
    C’est un concept peut-être un peu compliqué à mettre en place au départ mais qui s’avérera performant sur le long-terme.

    9.05 à 14h43 - Répondre - Alerter
  • Indiscutablement une partie de la solution concernant la mobilité.
    Lorsqu’un système de transmission sature, soit on augmente la capacité (bande passante) ou bien on améliore le transport en le ’densifiant’.
    C’est bien ce que l’on fait avec le train, le tramway, le bus, avec une granularité (et un coût) décroissants et une flexibilité croissante.
    L’autre voie c’est d’éviter le flux, le déplacement, e.g. par le télétravail, qui est évidement très efficace puisque dans ce cas ci il n’y a personne à transporter.
    En réalité la solution est la somme de micro-solutions et le transport en bus est une de ces micro-solutions.
    Un souhait : que les bus intègrent la possibilité d’accrocher qq vélos sur leur dos pour celles et ceux qui veulent pratiquer l’intermodalité (Il y a en qui le font déjà et le Français n’est pas sot !)
    Ah oui, j’oubliais aussi un message aux politiques : "dites, si on faisait vraiment de la décentralisation plutôt que de l’entassement ?"

    18.03 à 17h59 - Répondre - Alerter
  • Marseille a deux lignes "express" par autoroute pour desservir La Valentine et l’Hôpital Nord, il ne manque qu’un couloir de bus sur l’autoroute pour en faire des lignes performantes.
    Ensuite il faudrait l’étendre à la métropole.

    9.08 à 18h17 - Répondre - Alerter
  • Bien sûr ! à conditions que ces cars soient réguliers et assez rapides pour ne pas pénaliser ceux qui les utilisent par rapport aux automobilistes.
    Le déplacement en transports en commun, quels qu’ils soient, doit être un choix pour tous et non la seule alternative dans le cas d’un budget réduit ou de l’absence de voiture.

    7.07 à 12h21 - Répondre - Alerter
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