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Bourse : quand les entreprises coupent le cordon
jeudi, 30 septembre 2004
/ David Solon / Président de l’association des Amis de Terra eco Ancien directeur de la rédaction de Terra eco |
Chaque année, elles sont plus d’une soixantaine à dire au revoir à la Bourse. Ces entreprises qui ont cru au miracle financier sortent parfois sonnées de leur passage au sein de la cote. Leurs histoires, bien que souvent très différentes, racontent des parcours interrompus en queue de poisson.
"La Bourse ? Quand j’y repense, je crois qu’elle nous aura forcés à être plus exigeants vis-à-vis de nous-mêmes. Et puis elle nous aura amené la gloriole. Mais à part ça, le bénéfice aura été plutôt maigre." Marie-Josée Lambla est présidente du directoire de la société Norcan, spécialisée dans l’aluminium et cotée il y a encore quelques semaines au Second marché d’Euronext, la Bourse européenne.
Elle n’éprouve aucune nostalgie quand elle songe aux sept dernières années. "Tout a commencé en 1997, on avait été approché pour aller en Bourse." A l’époque, sa boîte, Norcan, compte une petite cinquantaine de salariés. Le chiffre d’affaires approche 9 millions d’euros : une petite PME. "On s’est laissé séduire, reconnaît Marie-Josée Lambla. Les perspectives de reconnaissance nous ont un peu aveuglés."
Michel Jestin, le patron du groupe éponyme, n’a pas la même vision des choses. Il y a quelques semaines, le "code Sicovam" 6266 - le matricule qui identifiait son entreprise sur le marché financier - a cessé de répondre. Un crève-cœur pour ce PDG fondateur d’une société bretonne de négoce de viandes animales. "On a pris trop de baffes dans la tronche : listéria, fièvre aphteuse... Notre métier est devenu beaucoup trop difficile. On ne pouvait plus suivre en Bourse, il n’y avait plus assez de visibilité sur notre activité", raconte-t-il. Mais lui, qui est aussi président du club de football de Brest, regrette déjà le marché financier. "Cette obligation de transparence et de responsabilité devant l’actionnaire me manque déjà, reconnaît-il. Il y a dans la Bourse une exigence de clarté et de cohérence qui me plaît beaucoup". Las, les marchés financiers ne portent pas le même intérêt à son entreprise et à l’activité sinistrées. Pas de sécurité, pas de visibilité ? La Bourse a horreur de l’incertitude, qu’elle punit sévèrement. Analystes et gérants ne regretteront pas la société Jestin, désormais absente de la cote.
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