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Marseille : du vert entre gratte-ciel et cité chaude
lundi, 1er février 2010
/ Julien Vinzent / Journaliste, collaborateur régulier pour Terra eco. |
Du bleu, du vert, du gris. Pour faire cohabiter quartier d’affaires moderne et une zone urbaine dégradée, la ville tente de faire la couture avec un éco-quartier.
D’un côté, la Méditerranée surplombée par une tour flambant neuve qui étend ses façades vitrées sur 150 m de haut. De l’autre, le Parc Bellevue, connue sous le nom de cité Felix-Pyat, qui a eu droit en 2008 à son UTEQ, la police de proximité version Alliot-Marie. A Marseille, le mastodonte Euromed, plus grande opération de rénovation urbaine d’Europe avec notamment son quartier d’affaires en gestation, ne peut éviter certaines fractures criantes.
Face aux centaines d’habitants venus l’écouter et massés dans la maison de quartier, elle aligne des diapositives montrant une petite ville de 600 logements, dont 130 sociaux, et 9 000 m2 de commerces, qui devrait être achevée pour 2011. Avec en bonus une orientation des bâtiments pour profiter des conditions climatiques bien connues de la ville. Le tout serpentera dans des ruelles façon "Plus belle la vie" jusqu’au futur parc humide des Aygalades, prévu par l’extension d’Euroméditerranée.
D’où le lancement d’une opération à 68 millions d’euros de l’Agence nationale de rénovation urbaine (Anru), qu’on voit plus souvent dans "les cités de banlieue" qu’à 1 kilomètre du centre-ville, reconnaît-elle. Là aussi, le discours est séduisant : "ce quartier a un potentiel avec ses deux stations de métro, ce qui est assez rare dans Marseille. Il faut éradiquer l’habitat indigne, contribuer au développement du parc d’habitation et favoriser la mixité sociale", assure-t-elle aux riverains. Dit plus clairement : "on souhaite aussi faire venir une population nouvelle".
Les gens du quartier, eux, parlent plutôt "écoles publiques saturées", problèmes de circulation", disparition des commerces. Bref, si on veut rajouter des habitants, il va falloir que les équipements suivent. "Ce qui est présenté, ce sont les grandes lignes. On est dans une réunion de concertation et il faudra qu’on revienne sur toutes ces questions", tente de rassurer Lisette Narducci, la maire PS des 2e et 3e arrondissement. "Du moins je l’espère", glisse-t-elle à l’intention des trois adjoints UMP de la mairie centrale présents. Affaire à suivre.
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