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Le DDT a la peau dure
lundi, 11 janvier 2010 / Julien Vinzent /

Journaliste, collaborateur régulier pour Terra eco.

Le dichlorodiphenyltrichloroethane (DDT pour les intimes) est un membre éminent de la "sale douzaine", ces produits chimiques interdits presque partout à cause de leurs effets sur la santé et l’environnement. Sauf qu’avant cela, environ "1,5 millions de tonnes de DDT ont été utilisées au niveau mondial entre les années 40 et 70, à la fois comme insecticide pour l’agriculture et pour contrôler les insectes porteurs de maladies comme les moustiques", rappelle Nature.

Et alors ? "Il y a eu une réduction drastique de son usage depuis, mais son héritage est toujours très présent", explique la revue scientifique, qui présente les résultats d’une étude de l’Institut de chimie Max Planck, en Allemagne : les océans se comportent comme d’immenses réservoirs de DDT, qui ré-émettent en permanence une partie de ce qu’ils ont accumulés, avant de l’absorber à nouveau à un autre endroit du globe . Autre découverte : ce cycle converge vers le nord, "ce qui pose un souci écologique car les organismes marins concentrent le DDT par millions lorsqu’il progresse dans la chaîne alimentaire, atteignant des niveaux où il peut avoir des effets toxiques sur les poissons, par exemple, ou les animaux qui les mangent", avertit la revue.

On pouvait penser que ce produit disparaîtrait à la longue. "Mais il rejaillit toujours de ces réservoirs. Les gens ignorent souvent ce type de phénomène. Quand on contrôle les émissions CO2, on s’attend à avoir satisfaction immédiatement, mais ce n’est pas on plus le cas", commente Robbie MacDonald, de l’institut canadien des sciences de l’océan. Quelle bombe à retardement est-on en train d’amorcer aujourd’hui ?

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