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Jean-Marc Jancovici : "C’est maintenant !" (2)
mardi, 24 février 2009
/ Louise Allavoine
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- Pour passer à l’action, il faut commencer par réformer des indicateurs économiques obsolètes comme le PIB dites-vous. Vous lui reprochez de ne pas compter ce qui compte vraiment. Comment le corrige-t-on ?
Pour prendre un parallèle avec la comptabilité d’entreprise, le PIB est une espèce de chiffre d’affaires, mais il manque des charges pour parvenir à ce qui a la véritable signification : le résultat. Il faut donc compter nos charges environnementales : les minerais consommés, le bois consommé, les hydrocarbures consommés etc., et puis aussi mettre « quelque chose » pour les émissions de gaz à effet de serre et les autres perturbations du système terrestre, qui ne produiront leurs pleins effets qu’avec retard. À la fin, il n’y a plus qu’à faire la soustraction. Bien sûr, c’est un système qui restera imparfait parce que conventionnel. Mais au moins nous utiliserons une convention moins imparfaite que celle qui est actuellement en vigueur.
- Comment fait-on pour donner un prix à des impacts qui n’en ont pas aujourd’hui ?
On se débrouille ! Nous pouvons par exemple considérer que la tonne de pétrole est valorisée à son coût de substitution le plus élevé par des renouvelables, disons 2000 euros la Tep (tonne équivalent pétrole,ndlr.). Cette évaluation resterait conventionnelle, mais serait loin d’être idiote ; en tout cas elle serait beaucoup plus juste que ce que nous utilisons actuellement. En réalité, le problème dans cette affaire, il n’est pas tellement de concevoir l’indicateur. Il est ensuite de le diffuser auprès de dizaines ou de centaines de milliers de comptables nationaux, de banquiers centraux, etc. Comme nous n’avons que quelques années avant de prendre la contrainte « énergie-climat » à bras le corps, un goulet d’étranglement majeur est bien dans la vitesse de diffusion de l’indicateur qui ferait sens…
Lire la 3ème partie de l’interview de Jean-Marc Jancovici
Recueilli le 5 février par Louise Allavoine
"C’est maintenant !" Éditions du Seuil, 279 p. 19,50 €
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