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Ségolène Royal : priorité à la taxe carbone
jeudi, 12 avril 2007
/ Laure Noualhat / Journaliste errant dans les sujets environnementaux depuis treize ans. A Libération, mais de plus en plus ailleurs, s’essayant à d’autres modes d’écriture (Arte, France Inter, Terra of course, ...). Il y a deux ans, elle a donné naissance (avec Eric Blanchet) à Bridget Kyoto, un double déjanté qui offre chaque semaine une Minute nécessaire sur Internet. |
Mesure N°1 : La taxe carbone
C’est LA mesure Royal. Forte et discriminante. Elle consiste à taxer le pétrole de manière progressive et perpétuelle, c’est-à-dire chaque année jusqu’à résolution du problème. Cette décision vise à anticiper en douceur la hausse inévitable du prix du brut sur le moyen terme et permet l’émergence de technologies moins polluantes. Ségolène Royal promet de la rendre applicable pour les carburants puis pour le fioul. Le produit de la taxe servirait à financer d’autres mesures incitant aux économies d’énergie ou au développement de transports en commun. Surtout, elle pousse à l’efficacité énergétique en matière de transports. Efficace, mais risqué d’un point de vue électoral.
L’AVIS DE :
Edouard Toulouse, responsable du pôle « Modes de vie durable » au WWF « Quoiqu’il arrive, l’énergie coûtera de plus en plus cher. Les ressources vont se raréfier et il est légitime d’appliquer le principe pollueur-payeur en intégrant dans les prix le coût négatif sur l’environnement. Malgré cela, on est encore loin d’économiser l’énergie autant qu’on le pourrait ! Une taxe carbone fait partie des outils simples capables d’accélérer la transition vers une société plus sobre et basée sur les énergies renouvelables. Mais attention à ses effets sociaux : elle peut aggraver la vie des familles en difficulté tout en laissant les plus riches continuer à polluer. Il convient de bien choisir son périmètre d’application et de renforcer aussi les autres politiques environnementales. Les quotas d’émission de CO2 dans l’industrie contraignent les entreprises à faire leur part d’effort et les réglementations pour exclure des magasins les mauvais produits qui font gaspiller l’énergie. »
L’AVIS DE : Pierre Cambon, consultant en énergie au cabinet Enertech
« La mesure décrite est effectivement très bonne car le gros gisement d’économies d’énergie, ce sont les bâtiments anciens. En matière de rénovation, il n’est pas utile de se fixer un résultat (50 kWh/m2/an par exemple), si l’on se donne une obligation de moyens. Par exemple, il faudrait détailler la quantité d’isolant obligatoire dans les murs, dans la toiture, le vitrage, le système de ventilation, etc. Avec ces formules, que certains appellent « la solution technique universelle », la valeur plafond n’a pas d’intérêt, seule compte la mise en œuvre effective de ces dispositifs. Et ça simplifie la vie pour tout le monde, les maîtres d’ouvrage, les maîtres d’œuvre, les entreprises, les contrôleurs… Mais aujourd’hui, on ne sait pas faire, il faut développer les filières de fabrication, de distribution, de formation, cela peut prendre moins de cinq ans, voilà pourquoi c’est un vrai programme politique. Sans compter que cette mesure pourrait créer 100 000 emplois. »
Déplacement : WE de campagne dans le sud de la France
Mode de transport : Avion (Paris-Marseille) et train (Marseille-Nice-Marseille-Lyon-Paris)
Bilan CO2 : 204 kg de CO2
TOTAL : 0,37 FOIS ce que la Terre peut supporter par an et par habitant
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