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François Bayrou : stop aux incinérateurs
jeudi, 12 avril 2007
/ Laure Noualhat / Journaliste errant dans les sujets environnementaux depuis treize ans. A Libération, mais de plus en plus ailleurs, s’essayant à d’autres modes d’écriture (Arte, France Inter, Terra of course, ...). Il y a deux ans, elle a donné naissance (avec Eric Blanchet) à Bridget Kyoto, un double déjanté qui offre chaque semaine une Minute nécessaire sur Internet. |
Mesure n°1 : moratoire sur la construction de nouveaux incinérateurs
Corinne Lepage l’affirme : depuis qu’elle s’est ralliée au candidat centriste, il lui a chipé quelques bonnes idées, notamment la suspension de tout nouveau projet d’incinérateur. Au total, la France produit près de 850 millions de tonnes de déchets, dont 26 millions incombent aux ménages. Mais avec un kilo de déchets produit par jour et par habitant, les Français s’interrogent assez peu sur le devenir de leurs ordures. A peine 13 % sont triées pour recyclage et 6 % traitées en compostage ou méthanisation. Le reste finit soit enfoui en décharge (38 %), soit brûlé (43 %). La France dispose de 125 incinérateurs en fonctionnement, un record en Europe. En comparaison, l’Allemagne atteint un taux de valorisation de 59 %, pour 23 % d’incinération et 18 % de mise en décharge. Outre un moratoire sur les projets d’incinérateurs, la mesure s’accompagnera d’un effort sur le tri, l’éco-conception et une politique de réduction à la source.
L’AVIS DE :
Eric Gall, directeur du Centre national d’information indépendant sur les déchets
« L’enjeu en France n’est pas de construire des capacités supplémentaires d’élimination des déchets, mais de réduire notre production et d’en recycler une plus grande partie. On n’y arrivera pas si on prévoit la construction de méga-incinérateurs, qui ont besoin d’être alimentés avec un flux constant de déchets sur plus de vingt ans. Brûler nos déchets est un formidable gaspillage de ressources, cela nécessite le recours à des décharges pour les cendres toxiques, contribue à l’effet de serre et coûtera de plus en plus cher au fur et à mesure que les normes de rejet deviendront plus strictes. Un incinérateur émet en effet plus de 2 000 substances, dont certaines sont cancérigènes ou considérées comme des perturbateurs endocriniens, mais seulement 50 d’entre elles sont contrôlées. Un moratoire sur l’incinération est donc indispensable pour relancer la politique déchets de la France, aujourd’hui en panne. »
L’AVIS DE :
Olivier Louchard, coordinateur du Réseau Action Climat France
« Décider d’une baisse généralisée des vitesses sur les routes de France de 10 km/h nous semble prioritaire. D’abord, cette mesure est immédiatement efficace d’un point de vue environnemental : on évite le rejet de 4 millions de tonnes de CO2 par an, on réduit la pollution atmosphérique locale ainsi que le bruit. Avec une telle mesure, la facture énergétique de la France diminue également, tout comme le budget auto des ménages. D’après nos calculs, on économise 140 euros par an en baissant sa vitesse moyenne de 10 km/h, sur la base de 10 000 km par an. Sans compter que la sécurité routière s’en trouve renforcée. Cette mesure doit être néanmoins accompagnée d’un dispositif accentué de contrôle de vitesse (radars fixes et mobiles). Le simple respect des limitations actuelles permettrait d’éviter le rejet de 2,2 millions de tonnes de CO2. Rouler à 120 sur les autoroutes constitue déjà la moyenne en Europe. Seuls l’Allemagne, l’Autriche et l’Italie (avec la France) sont au-dessus. »
Déplacement : WE de campagne aux Antilles
Mode de transport : Avion
Bilan CO2 : 11,923 tonnes de CO2
TOTAL : 6,6 FOIS ce que la Terre peut supporter par an et par habitant
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