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Oscars 2011 : du vert sur le tapis rouge
vendredi, 28 janvier 2011 / Anne Sengès /

Correspondante de « Terra eco » en Californie, Anne Sengès est l’auteur de « Eco-Tech : moteurs de la croissance verte en Californie et en France », paru en novembre 2009 aux éditions Autrement.

A en croire les films sélectionnés cette année, l’Académie américaine semble de plus en plus sensible à la cause environnementale.

On savait que Leonardo diCaprio était un écolo convaincu, que Brad Pitt s’était transformé en architecte vert le temps de reloger les déplacés de Katrina à La Nouvelle-Orléans et que George Clooney gardait un œil sur le Soudan. Aujourd’hui, c’est le tout Hollywood qui épouse la cause verte. Quatre des documentaires nommés aux Oscars (dont deux courts métrages) abordent la question environnementales. Rappelons aussi que l’an dernier, La baie de la honte (The Cove en VO) qui dénonçait le massacre annuel des dauphins au Japon avait remporté l’oscar du meilleur documentaire, preuve que les jurés en redemandent. Tout d’horizon de la cuvée 2011.

« Gasland » : un documentaire choc signé Josh Fox. Il raconte comment les Etats-Unis ambitionnent de devenir l’Arabie Saoudite du gaz naturel grâce à une technique de forage (développée par le géant Halliburton) baptisée « fracturation hydraulique », le tout sans se soucier des dangers associés à l’exploitation des gaz de schiste pour les humains comme pour l’environnement. Tout commence lorsque Josh Fox, metteur en scène de théâtre et réalisateur, reçoit une lettre l’invitant à louer ses terres de Pennsylvanie pour qu’on y fasse du forage. Il décide alors de sillonner le pays pour mieux évaluer les dangers associés à cette soif de gaz. Le Sierra Club, la plus ancienne association pour la défense de l’environnement aux Etats-Unis, organise des projections de Gasland à travers le pays : Josh Fox est le nouveau héros des écolos !

Le documentaire « Gasland » (sous titré en français) :

« Waste Land » ou l’art de transformer la plus grande décharge au monde en œuvre d’art. Ce somptueux documentaire de Lucy Walker part sur les traces de Vik Muniz, célèbre artiste brésilien, à Jardim Gramacho, la plus grande décharge au monde située dans la banlieue de Rio. Muniz s’est donné pour mission de redonner espoir et dignité aux « catadores », les trieurs de déchets, en les photographiant et en les transformant en gigantesques œuvres d’art agrémentées d’ordures recyclables. Des images plus vraies que nature qui ont été vendues à prix d’or ; l’argent a bien sûr entendu reversé aux miséreux. Un happy end comme on les aime à Hollywood…

WASTE LAND Official Trailer from Almega Projects on Vimeo.

« The Warriors of Qiugang » : ce court métrage de 39 minutes narre le combat de Zhang Gongli. Le hameau de 1 900 habitants de ce fermier chinois est décimé par le cancer mais l’homme s’est donné pour mission de faire fermer l’usine chimique qui tue son village à petit feu. Le documentaire est visible dans son intégralité sur Yale Environnement 360, un site de l’université de Yale dédié à l’environnement.

« Sun Come Up » ou l’odyssée des premiers réfugiés climatiques. Leur atoll va bientôt être englouti par les eaux ; les habitants des îles Carteret (Papouasie-Nouvelle-Guinée) sont condamnés à la déportation. Ce court métrage conte une histoire amenée à devenir commune alors que la montée du niveau des eaux menace îles et villages aux quatre coins de la planète.

Sun Come Up Trailer from Sun Come Up on Vimeo.

Une mention spéciale enfin pour le site Grist qui a noté les nommés aux oscars en terme de « verditude ». Il met en valeur Natalie Portman (en course pour la statuette de meilleure actrice pour son rôle dans Black Swan) qui est une végétalienne convaincue et le Britannique Colin Firth (nommé à l’oscar du meilleur acteur pour sa prestation dans Le discours d’un roi qui a ouvert une boutique « eco-friendly » à Londres. Quant à la femme de ce dernier, Livia Guggioli, elle ne foule les tapis rouges qu’habillée de robes écolos !