Sous la pression d’élus locaux qui réclament un moratoire, la ministre Nathalie Kosciusko-Morizet assure que la France ne reproduira pas les erreurs américaines.

Depuis octobre dernier, emboîtant le pas du député européen José Bové qui s’inquiète de voir le Larzac transformé en usine à gaz de schiste (lire l’enquête de Terra eco, de nombreux élus locaux s’intéressent de près aux permis d’exploration accordés par l’Etat. Les conseillers généraux de l’Herault - UMP compris - viennent de voter une motion demandant un moratoire sur ces forages encore jamais pratiqués sur le sol français. Des responsables de l’agglomération montpelliéraine et de la région Languedoc-Roussillon les soutiennent.

En Rhône-Alpes, c’est le président du conseil régional Jean-Jacques Queyranne (PS) qui a demandé officiellement des comptes à la ministre du Développement durable Nathalie Kosciusko-Morizet. Réponse de l’intéressée hier à l’Assemblée : si elle exclut l’idée d’un moratoire, elle assure qu’« il n’est pas question d’exploiter le gaz de schiste comme cela se fait dans certains pays et notamment aux USA », où « des techniques dangereuses pour l’environnement et destructrices y sont utilisées » (voir notre infographie sur les méthodes d’extraction).

Des explications qui n’ont « pas convaincu » le PS qui demande une « expertise transparente ». La ministre s’interrogeait elle-même : « Est-il possible d’exploiter le gaz de schiste autrement ? » En Amérique du Nord, la compagnie Talisman a en tout cas suspendu temporairement toutes ses opérations après un incident.

Et l’opinion n’a pas fini d’entendre parler des gaz des schiste. Gasland, le documentaire choc du réalisateur Josh Fox vient d’être nominé pour la prochaine cérémonie des Oscars. Il dénonce l’impact de l’exploitation de ces gaz non conventionnels sur l’environnement et les populations locales.

Le documentaire Gasland (sous titré en français) :

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