Après inspection, le gouvernement a admis que 19 des 31 puits observés laissaient s’échapper du gaz naturel.

« On n’est pas inquiets de la situation pour la santé des gens, étant donné que le gaz est présent naturellement dans le sol. » Sébastien Desrochers, le directeur du bureau des hydrocarbures au ministère québécois des Ressources naturelles se veut rassurant. N’empêche, les résultats des inspections menées par ses services sont explosives : 19 des 31 puits de gaz de schiste inspectés dans la province « laissent échapper des émanations de gaz naturel », rapporte Radio Canada.

De quoi donner des arguments aux quelque 120 000 personnes qui, dans la foulée d’une campagne vidéo menée par des artistes locaux, ont signé une pétition demandant un moratoire sur l’exploitation de ces gisements. L’opposition s’en est également donnée à cœur joie, accusant le gouvernement de « laxisme », de « complaisance » et de « manque de transparence ». Pire, le doute gagne du terrain : ainsi, le maire de la ville de Bécancour, Maurice Richard, « qui s’est toujours prononcé en faveur de l’exploitation du gaz de schiste » estime désormais que, fuites dangereuses ou non, « la question n’est pas là. Ça doit être étanche ».

Pendant, ce temps, le gouvernement français a donné son feu vert pour des permis d’exploration. GDF Suez pourrait démarrer les premiers forages expérimentaux de gaz de schiste dans les prochains mois en Ardèche.