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Quand Dominique Bussereau se lâche contre les éoliennes
vendredi, 3 septembre 2010 / Julien Kostrèche

Philippe de Villiers n’est pas le seul à droite à être vent debout contre les éoliennes. Dans une lettre datée de mars, mais seulement révélée récemment, Dominique Bussereau ne cache pas son scepticisme face à cette énergie.

C’est une lettre qui circule depuis peu sur la toile. Elle est signée Dominique Bussereau, secrétaire d’Etat aux Transports et président du Conseil général de Charente-Maritime. Dans ce courrier daté du 10 mars 2010, il s’adresse au-vice président de la Fédération environnementale durable (FED), une des principales organisations d’opposants à l’éolien en France avec « Vent de colère ».

Le ministre y fait part de son « scepticisme » à l’égard de l’énergie éolienne. Pour plusieurs raisons. Il juge d’abord son « intérêt environnemental discutable » considérant que le rendement de l’éolien « demeurera globalement faible et variable ». Il s’inquiète aussi du fait qu’il soit devenu « un enjeu financier soumis à la pression d’un lobby, voire parfois en proie à des promoteurs aux pratiques plus que douteuses ». Il fait enfin part de son souhait de voir aboutir une réforme, dans le cadre du Grenelle II – qui sera voté deux mois plus tard –, pour mieux contrôler le développement de l’éolien en France. « Il n’est pas question de réduire à néant l’énergie éolienne, mais de l’encadrer et de faire primer le bien-être de nos concitoyens et la beauté de nos paysages », conclut-il.

Pour l’avocat Arnaud Gossement, qui a diffusé ce document sur son compte Twitter après l’avoir découvert sur le site Energie2007, ce courrier, s’il avait été dévoilé avant le vote du Grenelle II, « aurait fait l’objet d’une bombe ». Il estime que le secrétaire d’Etat aux transports, qu’il a côtoyé dans le cadre du Grenelle en tant que porte-parole de France Nature Environnement, n’exprime rien d’autre dans ce courrier que le « fond de sa pensée ». Certes Dominique Bussereau le fait en tant que candidat UMP aux régionales, et non en tant que secrétaire d’Etat, mais cela montre à quel point le débat a pu être chaud à droite, et cela même au sein du ministère de l’Ecologie, sous la tutelle duquel est placé le secrétariat d’Etat aux Transports.

Contacté par Terra eco, le destinataire du courrier, le vice-président de la FED Michel Broncard, se félicite de cette « prise de position claire » de Dominique Bussereau. Et en profite pour glisser qu’il va le contacter au sujet du « gros problème de la commune d’Yves », au sud de la Rochelle où pourraient être installées « 4 éoliennes à seulement 2 kilomètres du littoral ! ». Un projet qui, selon lui, pourrait faire jurisprudence et entraîner une implantation massive d’éoliennes sur tout le littoral atlantique.

Dominique Bussereau considère en revanche les fermes éoliennes offshore comme une solution possible « pour concilier la mise en œuvre du programme éolien, l’intégrité de nos paysages et la préservation de la qualité de vie de nos compatriotes ». Voilà qui lui fait au moins un point de désaccord avec son voisin vendéen Philippe de Villiers qui s’oppose – à grands renforts de photomontage – au parc éolien offshore des deux îles, au large de Noirmoutier.


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