2010, année de la biodiversité

En cette année 2010, année de la biodiversité, il ne reste dans les Pyrénées Béarnaises que trois ours mâles . L’un d’entre eux ,Aspe Ouest, est victime d’une pelade qui l’affaiblit dangereusement et qui serait due, selon le chef de la biodiversité du Gouvernement Aragonais, à un dérèglement hormonal conséquent à l’absence de femelles sur son territoire depuis trop longtemps .

Cela fait plus de cinq ans que la dernière femelle Cannelle a été tuée et elle n’a toujours pas été remplacée . Quelle honte pour un pays qui se veut leader en matière de qualité environnementale, qui a paraphé des protocoles de Rio à Copenhague , qui donne des leçons d’environnement écologique à toute la planète , qui a fait un Grenelle sur le sujet et qui n’est même pas capable de tenir ses engagements signés sur l’avenir viable de l’ours dans les Pyrénées !

Quel manque de respect et quelle irresponsabilité de la part de l’Etat et de ses élus locaux de laisser ainsi ces ours béarnais disparaître dans le silence et la stérilité . La protection de la biodiversité est le corollaire de décisions prises de Rio à Copenhague . Aujourd’hui plus personne n’est dupe et il va falloir dans l’urgence que la France prenne les décisions qui s’imposent et cesse de se laisser déborder par quelques extrémistes pastoraux qui condamnent l’ours par leurs violences , leurs provocations et leur refus de protocoles de cohabitation qui ont fait leurs preuves . L’ours emblème des Pyrénées , en cette année 2010 , va devenir le symbole d’une perte de biodiversité pour laquelle la France à tout intérêt à apporter les bonnes réponses pour rester, aux yeux de la planète, cohérente et crédible sur beaucoup d’aspects de sa politique environnementale .

Si dans nos montagnes nous ne sommes pas capables de respecter les lois de sauvegarde de l’équilibre naturel et d’être responsables d’un vivant millénaire en cohabitant, où sera t-on capable de le faire de par le monde ? Si l’économie de nos montagnes n’a pas le respect , n’est pas responsable du territoire sauvage en n’ accordant aucun avenir à sa faune , qu’elle autre économie de par le monde sera plus tolérante ? L’économie pastorale Pyrénéenne doit se montrer digne et responsable de son territoire sauvage en cessant de menacer d’extinction des espèces emblématiques . La solution pour l’avenir et l’authenticité de notre massif n’est certainement pas de remplacer un environnement sauvage par un environnement domestique .

La seule solution , le seul protocole à signer pour un avenir qui préservera les équilibres essentiels du vivant et les intérêts légitimes de l’économie est dans la cohabitation . Nous devons réapprendre à vivre avec l’ours et faire en sorte que ce dernier devienne , dans un label de qualité, un partenaire et acteur de la vie économique , touristique et culturelle . Soyons dignes de cette année 2010 ! Agissons pour donner enfin un avenir décent à notre alter ego ancestral , le Type , celui qui marche debout et va nu-pieds, qui en cette année de la biodiversité, est aussi le symbole de l’identité millénaire des Pyrénées et d’une mémoire commune, c’est à dire d’un patrimoine que le devoir nous impose de respecter et de transmettre .... Longue vie à l’ours et au pastoralisme !

15.01 à 00h55 - Répondre - Alerter