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7-10-2004
Mots clés
Développement
Afrique

Manifeste pour l’Afrique

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Terra economica reproduit ici le texte du Manifeste pour l'Afrique, diffusé à l'initiative de l'Association Tabalé, de Sylvie Brunel (ancienne présidente d'Action contre la faim) et du Docteur Bernard Granjon (président d'honneur de Médecins du Monde).
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Voir l’article : Afro-ptimisme

"L’Afrique n’a pas besoin d’aumône. Elle a besoin de justice et d’équité. C’est en substance le sens du Manifeste pour l’Afrique, qui appelle à croire en les chances de développement de l’Afrique, et dont nous publions ici le texte.

Oui, en matière de développement durable, l’Afrique est mal partie. Oui, avec 30 des 42 millions de malades du sida dans le monde, une mortalité maternelle et infantile considérables, plus du tiers de la population malnutrie, plus des 4/5e qui n’a pas accès à l’eau potable et 1% seulement de la richesse et des échanges mondiaux, elle figure en queue de peloton pour tous les indicateurs sociaux, économiques et environnementaux.

Mais il faut arrêter de la résumer à de froides statistiques, qui ne tiennent compte ni de l’ampleur des échanges informels dans la production et le commerce, ni de la force de ses réseaux de solidarité. Il faut arrêter de l’emprisonner dans des verdicts sans appel, qui ne tiennent compte ni de l’histoire, ni de la géographie ni de sa diversité et de ses potentialités : il y a trente ans, c’était l’Asie qu’on condamnait.

Nous disons Non à l’afro-pessimisme. Non à ceux qui prétendent que l’Afrique ne peut pas se développer. Il faut arrêter de considérer les Africains comme des victimes. Arrêter de croire que hors l’humanitaire et l’aumône internationale, l’Afrique n’a pas d’issue. Les faits montrent qu’il suffit de quelques années pour inverser une situation, en bien comme en mal. De trois décennies pour développer un pays.

Nous, Européens comme Africains, membres d’institutions de coopération, d’associations de solidarité, parlementaires, élus, ou simples citoyens, avons décidé de nous réunir pour signer ensemble ce manifeste pour l’Afrique.

Parce que l’Afrique a plus besoin de justice que d’aide, il faut réformer son insertion dans les échanges économiques internationaux. Cesser de lui reprendre d’une main, par notre protectionnisme commercial, nos subventions agricoles et nos exigences concernant le paiement de la dette, ce que nous lui donnons de l’autre, par une assistance humanitaire généreuse mais trop souvent désorganisée, comme par une aide publique intéressée, où les impératifs stratégiques et commerciaux l’emportent trop souvent sur la lutte contre la pauvreté.

Parce que l’aide à l’Afrique doit à la fois être augmentée et mieux utilisée, par ceux qui la donnent comme par ceux qui la reçoivent, nous devons la réformer. Nos institutions de coopération ne pourront le faire qu’en coordonnant leurs efforts pour passer, avec des États représentatifs, démocratiquement élus et respectueux des libertés publiques, des contrats de développement durable, portant sur des domaines essentiels, tels que la santé (plus particulièrement la lutte contre le sida et le paludisme, première cause de mortalité, la tuberculose, la mortalité maternelle, avec le souci du développement de la qualité autant que des moyens) l’éducation de base, spécialement celle des petites filles, l’apport d’eau potable et d’électricité...

Une telle aide, dont le versement serait conditionné à une utilisation transparente et contrôlée selon des critères d’intérêt général, devrait alors être immédiatement augmentée, pour respecter l’engagement pris depuis 30 ans par les pays riches d’y consacrer 0,7% de leur richesse.

Ainsi les multiples projets de solidarité mis en œuvre par les ONG du Nord comme du Sud, si importants pour répondre aux nombreux besoins locaux et pour les échanges citoyens Nord-Sud, pourraient s’inscrire dans une vision globale dont le dessein est un développement concerté et coordonné de l’Afrique à moyen et à long terme.

Il est ainsi possible de passer d’une logique d’assistance à une logique de coopération sur des priorités définies par les Africains eux-mêmes.

Parce que l’ultra-libéralisme qui est la forme économique du "chacun pour soi" vient percuter les traditions d’entraide et de solidarité qui caractérisent la culture africaine, nous pensons au contraire que l’Afrique peut marier des logiques productives et des logiques relationnelles respectueuses de son savoir, de son histoire, de sa culture, et que la possibilité existe ainsi d’une voie africaine de développement.

Parce que nous savons que l’Afrique dispose d’une grande réserve de développement, parce que nous pensons que la nouvelle donne internationale offre aujourd’hui un contexte favorable que les Africains doivent saisir, nous, citoyens du Nord comme du Sud, appelons nos dirigeants à se mobiliser ensemble pour construire un partenariat généreux mais exigeant autour du développement durable de l’Afrique.

Oui l’Afrique peut "bien partir". Tous ensemble, nous nous engageons à tout mettre en œuvre pour faciliter son développement."

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