Pour un contrat durable

Rideau sur les régionales. Fiasco pour l’UMP, printemps pour la Gauche, et désastre pour le MoDem : rien de bien surprenant en fait, ni de bien enthousiasmant, on nous annonçait ces résultats depuis des semaines déjà.

L’amnésie de nos dirigeants politiques au soir de ce second tour laisse en revanche particulièrement songeur. Celle des vainqueurs d’abord qui oublient déjà qu’ils n’ont pas gagné seuls et ne rappellent que du bout des lèvres que l’union a fait leur force. Celle des vaincus, ensuite, qui préfèrent se réfugier derrière les effets de la crise plutôt que de regarder en face l’autisme de certaines de leurs décisions.

En fait, ces régionales ont quelque chose de désespérant à l’heure où les Français, au contraire, cherchent dans les projets et dans les pratiques de la politique par leurs dirigeants les signes d’un renouveau.

Daniel Cohn-Bendit en vieux singe, vient d’appeler à la métamorphose d’Europe Ecologie que le politologue Daniel Boy, ici même, jugeait "fragile et manquant d’organisation". L’homme a compris, au vu notamment de l’abstention et du score du Front national qu’il fallait "changer la politique pour changer de politique". Et pas seulement Europe écologie, donc.

Ce mouvement parviendra-t-il à devenir, comme le souhaite Cohn-Bendit une coopérative d’idées et de pratiques ou tombera-t-il finalement dans ce qui fit la perte des Verts : une auberge espagnole sans l’ambiance, ni le casting ? La conduite des négociations avec le Parti socialiste dans les mois à venir nous le diront.

En attendant, et à la lecture des résultats de dimanche soir, une chose à nos yeux semble urgente : la signature d’un contrat - durable - entre les dirigeants politiques et les citoyens. Un contrat social, économique et environnemental. Un contrat d’espoir pour les générations futures.

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