« L’écologie n’est ni de droite, ni de gauche, elle est devant », estimait dans nos colonnes il y a quelques semaines Corinne Lepage. Jolie formule, vraie vérité. Ce dimanche 14 mars, l’écologie a confirmé sa percée entamée il y a quelques mois à l’occasion des élections européennes. Partout, sur les plateaux de télévision, dans les studios de radio, les éditoriaux de la presse écrite : un seul mot à la Une : le mot écologie. Pour défendre ce mot, l’illustrer, le « conjuguer », on croisait dimanche quelques visages disons coutumiers : Daniel Cohn-Bendit, Cécile Duflot, Noël Mamère...
Et puis, plus cocasse, on pouvait, sur les mêmes chaines, les mêmes radios entendre Frédéric Lefebvre, Xavier Bertrand, François Fillon (UMP), Arnaud Montebourg ou Harlem Désir (PS) parler eux aussi d’écologie. Et se disputer par là même l’enjeu du moment : un pécule de voix (12,5%) disponible à l’occasion du second tour. Cocasse, certes, mais finalement couru d’avance.
Car l’écologie est dans le sens de l’histoire. Elle réunit sur de nouvelles valeurs, de nouvelles pratiques et de nouveaux projets. Sur le plan politique et comptable, elle obtient donc des résultats qui peuvent se mesurer en millions de voix. Mais bien évidemment, et c’est là où les partis politiques ont beaucoup de travail devant eux, l’écologie n’est pas seulement un fonds de commerce. Elle questionne au plus près le fonctionnement de notre civilisation, basée – faisons simple - sur l’accumulation, quels qu’en soient les coûts économiques, sociaux et environnementaux.
Si Europe Ecologie sort gagnante du scrutin d’hier, elle ne doit en aucun cas jouer la fière et s’imaginer – seule – dépositaire de la pensée écologique. L’écologie, dans tous ses principes, appartient à tout un chacun. Il revient à nos femmes et à nos hommes politiques de porter et de décliner ces principes afin de construire un projet enthousiasmant, neuf et optimiste.
Hier dimanche 13 mars, 16 millions de citoyens français ont décidé de tourner le dos à l’isoloir. Le chemin d’une écologie démocratique, impliquante et – osons le mot – rassurante est encore long.
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