La France a froid !

Cette semaine se passe au vert de l’Entre-deux-mers au Lot et Garonne en passant par le Béarn. Un marché en début de journée et un meeting par soir ponctuent chacun de mes déplacements. La campagne s’accélère et motive de plus en plus de rencontres avec les acteurs de terrain.

Stop and go au château Fourton La Garenne : « Une ferme, à l’ancienne, entourée de 15 hectares de vigne et d’un hectare de production légumière certifiée bio sous serre. La vie de château, ce n’est pas ici. Bernard Richard raconte, volubile, parfois avec une émotion contenue son parcours, les galères, la foi qui l’anime toujours à 61 ans. (...) Au lieu de baisser les bras, il installe sa fille, Aude, sur la propriété. Il vend sa maison, arrache 10 hectares de vigne, et décide de diversifier sa production. Il plante des légumes et depuis septembre les commercialise auprès de l’Amap, association de producteurs et consommateurs de Tresses, et directement à la ferme. »

Quelques kilomètres plus loin, à Rions, l’agriculture nourricière fait son entrée dans la vie publique. Une trentaine de familles apprennent à remodeler leur environnement proche à partir de ce qui se trouve dans leur assiette. Il s’agit d’installer des paysans sans terre, de fournir la cantine scolaire en produits bio, de valoriser les jardins de la citadelle… Il n’en fallait pas moins pour améliorer le quotidien de chacun tout en jouant la carte de l’économie locale. Face à cette réalité, celle de la création d’emplois, de la conservation du patrimoine et du bien vivre, je reste perplexe quand le chef de l’Etat tente de rendre responsable les écolos de la déconfiture du monde agricole. Quel aurait été le commentaire de Roger Gicquel ? Oui, La France a froid, et nous avons froid, et c’est un sentiment qu’il faut déjà que nous combattions je crois, car on voit bien qu’il débouche sur des envie folles de propos expéditifs... je pense qu’on peut le dire aussi nettement ?

Lundi 8 mars débute par un débat sur RMC : J. Lassalle (Modem) se mélange les pinceaux tandis que J. Peyrat (UMP) ne propose rien, rien du tout. La voie est libre. Cap 21 annonce le même jour qu’ « après avoir analysé les programmes de toutes les listes en présence, les adhérents se sont exprimés et ont confirmé à près de 80 % que le projet d’une écologie démocrate était le mieux défendu par les Listes Europe Ecologie. » De leur côté, des militants du PS se rassemblent, m’écrivent, s’interrogent, ne souhaitent pas entrer dans la mascarade du pseudo vote utile. Ce que Daniel Cohn-Bendit traduit le soir même à Strasbourg : « avec un seul bulletin Europe Ecologie, on vote deux fois. Au niveau des territoires pour des régions écologistes et solidaires, et, au niveau national pour changer les vieilles logiques politiques ».

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