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16-02-2010
Mots clés
Politique
France
Interview

"Les régions sont un formidable levier du développement durable"

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"Les régions sont un formidable levier du développement durable"
 
Bientôt les élections régionales... Mais au fait, à quoi servent les régions côté développement durable ? Les éclairages d'Antoine Charlot, responsable du programme "Territoires durables" au Comité 21, chargé d'accompagner les collectivités locales dans leurs projets durables.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Terra eco : Que peuvent faire les régions en matière de développement durable ?

Antoine Charlot : « Les régions sont un formidable levier pour modifier nos modes de consommation ou de production. Prenons l’exemple du bio : une commune décide d’approvisionner ses cantines avec des aliments issus de l’agriculture biologique. Parfait. Sauf qu’elle constate ensuite que le nombre d’exploitations agricoles bio de la région est faible et qu’elle doit importer la plupart des produits d’Italie, avec l’impact que l’on sait en termes d’émissions de CO2 lié aux transports des marchandises. Est-ce bien cohérent ? C’est là que peut agir la région. Idem sur l’installation des panneaux solaires, bien souvent importés de Chine. Le conseil régional peut mettre en place une offre, organiser et soutenir les filières. Il doit veiller aussi à bien structurer les initiatives. A quoi bon d’adopter un plan climat régional facteur 4 [visant une diminution par 4 des émissions de CO2] si les départements ou les villes de la région ne visent pas le même objectif ? »

Et sur le plan économique ?

« Les régions subventionnent beaucoup, mais leur action se situe aussi dans le domaine de l’organisation. Une entreprise qui veut s’installer va regarder, au-delà des ressources humaines, si la région a mis en place des réseaux pour favoriser les échanges entre les acteurs économiques d’un même secteur, ou ce qu’elle propose en matière de formation professionnelle. Pour réussir, la région doit mener en amont une concertation avec les entreprises afin de définir le cap économique adéquat. La Champagne-Ardennes a par exemple choisi de miser sur l’industrie du chanvre [de plus en plus utilisé pour l’isolation] et la filière bois parce que cela colle bien à la réalité de son territoire, les Pays de la Loire sur l’éco-industrie, la région Rhône-Alpes sur les énergies renouvelables, etc. Côté formation professionnelle, on doit faire preuve de plus d’imagination. L’État investit actuellement des milliards pour soutenir l’industrie automobile, mais dans la mesure où on l’on vit de plus en plus dans des villes, et que la part de la voiture dans nos déplacements diminue, les régions auraient intérêt à anticiper le changement, en proposant par exemple une formation professionnelle pour transférer les compétences de l’industrie automobile vers celle des transports en commun. »

Vous insistez aussi sur le rôle des régions auprès des jeunes...

« Oui. Les études nous montrent que les jeunes d’aujourd’hui vivront sans-doute moins bien que leur parents lorsqu’ils seront adultes, ce qui est un fait inédit dans notre histoire récente. Les régions, qui ont la responsabilité des lycées, peuvent redonner confiance aux jeunes, en luttant contre leur sentiment d’exclusion, en réduisant les difficultés de l’insertion professionnelle, et en les associant aussi à l’avenir de leur territoire. Nombre d’entre-elles ont mis en place des conseils régionaux de la jeunesse, ça va dans le bon sens. Toutes les initiatives visant à impliquer d’avantage les jeunes doivent être encouragées. »

Les régions ont-elles bien intégré le développement durable dans leur services ?

« Le transport, avec les TER [trains express régionaux], ou l’Environnement sont des postes importants mais souvent séparés au sein de la collectivité alors que le projets peuvent aller de paire. Très peu de régions ont fusionné leurs services pour avoir une approche transversale et nécessaire du développement durable. Au sein d’une même région, vous pouvez encore avoir trois directions, Environnement, Transport et Social, qui lancent chacune de leur côté leur propre diagnostique, concertation ou plan d’action, sans se consulter... Le cloisonnement est trop fort. Résultat : il est arrivé qu’un bus propre soit lancé et qu’on s’aperçoive au moment de l’inauguration qu’il n’est pas accessible aux personnes handicapées. Heureusement, les choses évoluent. La coordination ou fusion des services permet non seulement une meilleure conduite des projets, mais elle limitera aussi les coûts de gestion. L’Aquitaine est peut-être la plus avancée sur le décloisonnement des services. »
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  • jacky : TER

    TER ne veut pas dire "Train Express Régional", comme croient beaucoup de personnes, mais "Transport Express Régional" et la différence est importante puisque cela concerne donc tous les moyens de transports publics : le train comme les autocars ! Et selon le rapport de la Cour des Comptes, il faudrait remplacer plusieurs milliers de km assurés en train par des autocars, plus économiques. Sans doute que le Grenelle est depuis longtemps oublié...

    20.02 à 10h58 - Répondre - Alerter
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