Alors que la Chine prépare les grandes festivités du Nouvel an, Pékin en profite pour se débarrasser de son "linge sale". Après Liu Xiaobo, Vaclav Havel chinois condamné le 25 décembre à 11 ans de prison, c’est au tour du blogueur et dissident Tan Zuoren, qui écope de cinq ans de prison, officiellement pour avoir critiqué la répression du mouvement démocratique de juin 1989. En réalité pour ses enquêtes sur les fameuses écoles "de tofu" qui se sont écroulées sur la tête des petits Sichuanais, lors du séisme du 12 mai 2008.
Dans le même temps, un document interne de l’agence officielle Xinhua, repris par The Telegraph montre que le nombre d’informateurs en Chine serait bien plus important que ce qu’on aurait pu imaginer. En extrapolant le chiffre de 12 000 informateurs pour 400 000 habitants mentionné par Xinhua pour un district rural de Mongolie intérieure, on obtient le chiffre de 39 millions, soit 3% de la population. A titre de comparaison, l’ex-Allemagne de l’est et sa sécurité d’État (Stasi) possédait un réseau équivalant à 2,5% de la population.
Dans ce district rural, chaque policier est en effet tenu d’avoir au moins 20 informateurs. Ce à quoi s’ajoutent 4 autres strates de surveillance : les unités criminelles, l’unité de la délinquance financière, le département de sécurité intérieure et la supervision de la sécurité de l’information publique. Si les agents ne sont pas directement rémunérés par les municipalités, certaines d’entre elles ont instauré un système de récompenses. Rien qu’à Shenzhen, plus de 20 000 € ont été distribués en un mois. L’article du Telegraph ne dit pas si le nombre d’espions a augmenté avec la crise.
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