"Il faut pour être digne socialement et économiquement, avoir accès aux services basiques que sont l’eau et l’électricité", lançait Michel Azcueta un candidat aux dernières élections municipales péruviennes. L’association d’origine canadienne Les Ailes de l’espérance, consciente depuis longtemps de cette évidence en a fait sa devise et court les quatre coins du Pérou afin de donner vie à ses objectifs. Pour André Franche le président québécois, la mission de l’association est simple. "Encourager un développement humain qui soit durable, c’est à dire un développement qui soit fait par les gens et pour les gens", résume-t-il.
Un trait d’union en Amazonie
- Crédit : Adle
Concrètement, les Ailes de l’espérance poursuivent plusieurs objectifs. D’abord l’acheminement à bord d’un petit avion Cessna 206, de matériel médical et de médicaments dans des zones reculées et souvent inaccessibles de l’Amazonie péruvienne. Une tâche délicate. "Il y a quelques années, il fallait faire très attention en raison de la présence du mouvement Sentier Lumineux dans la zone", explique André Franche. Aujourd’hui, c’est plutôt avec les forces aériennes régulières du Pérou qu’il faut être vigilant, dans la mesure où cette région est le repaire des trafiquants de drogue qui assurent la liaison avec la Colombie. Dans ces secteurs où le fleuve est l’unique voie de communication, le transport de malades ou de blessés devient rapidement problématique. "C’est tout l’objet du travail quotidien de notre antenne d’Amazonie basée à Satipo."
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Le travail ne s’arrête pas là. Aujourd’hui, 75% des ressources de l’association - financée par des donateurs - sont consacrées au programme d’accès à l’eau potable. Dans un pays grand comme quatre fois la France, la tâche semble immense. "L’idée n’est pas de tout couvrir, mais d’être présent là où l’on sent une véritable implication de la population locale", résume le président. L’association finance la mise en place de petits réseaux d’eau potable qui sont ensuite gérés par les habitants. "On essaie de s’appuyer le plus possible sur les femmes, qui s’investissent fortement dans nos projets". Leur permettre de se sentir plus fort individuellement et collectivement, voilà le but recherché par l’organisation canadienne.
Une même famille
"C’est à la population locale de s’approprier le projet, nous ne faisons qu’appuyer techniquement et bien entendu injecter l’investissement financier initial." En un pays où plus d’un tiers de la population totale est concentrée dans la capitale (Lima, 10 millions d’habitants), le travail bien que modeste des Ailes de l’espérance va dans le bon sens. "Même si les lumières de la ville ne s’éteindront pas avec un simple petit réseau d’eau potable, tout cela reste très intelligent", juge un élu local de la région de Lima.- Crédit : Adle
Pour André Franche, qui s’est envolé mardi dernier de Montréal à destination du Pérou, afin de passer en revue les projets des Ailes de l’espérance, tout ce travail est finalement très logique. "Vous savez, nous vivons tous sur la même planète et au bout du compte appartenons à la même famille. Alors aider les autres, c’est bien s’aider soi-même, non ?"
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