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16-12-2009
Mots clés
ONG
Climat
France
Reportage

Dans la peau d’une blonde (de Greenpeace)

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Dans la peau d'une blonde (de Greenpeace)
 
Karine Gavand, ça ne vous dit rien ? Mais si, vous savez, une grande blonde de Greenpeace qui a fait irruption en rappel dans l'Assemblée nationale en plein speech de Jean-Louis Borloo. Il y a peu de chance qu'elle renouvelle ce type d'acrobaties à Copenhague, mais elle est là, au cœur du Bella Center, pour faire son boulot de chargée de campagne climat. Voilà à quoi ressemble sa journée.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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7h du mat’, première réunion avec le staff de Greenpeace international (eh oui, l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt au COP15). Échanges d’infos avec les experts techniques (l’un qui suit la forêt, l’autre les mécanismes de financement...), réglages sur la journée à venir et sur le discours à tenir. A 8h30, Karine Gavand prend 30 minutes pour un briefing plus précis avec l’équipe européenne car « l’Europe parlant officiellement d’une seule voix, il faut toujours décrypter les divergences entre les états sur tel ou tel point de la négociations sur le climat ». Ce n’est pas ce qui manque, en effet.

Jusqu’à la mi-journée, comme tous les responsables d’ONG présents ici, c’est coup fil de fil sur coup de fil. Ce mercredi, il est notamment question de l’action que prépare Greenpeace. Leurs équipes sont venues en amont de la conférence pour des repérages sur le terrain danois. L’action devrait avoir lieu quelque part en ville, mais impossible d’en savoir plus, les forces de l’ordre en savent déjà peut-être trop à l’heure qu’il est, alors avec 4 000 journalistes dans les parages, vous pensez. Karine Gavand affine aussi le discours qu’elle tiendra aux journalistes en fonction des événements de la journée, histoire de ne pas se laisser enfermer par les questions récurrentes sur les violences des manifestations à l’extérieur. Elle est là pour mener un travail politique - champs d’action exclusif de Greenpeace - et veut maîtriser son discours. Sus aux parasites.

13h. Alors que le Soudan prend la parole dans l’assemblée plénière au nom du G77, le RAC (Réseau Action Climat) vient d’accorder ses violons et tient son point presse. Karine Gavand et Pascal Husting (le boss de Greenpeace France) répondent au pied levé aux interviews des journalistes français, avec lesquels on échange aussi quelques infos, sans oublier garder une oreille tendue sur ce que disent les autres ONG... Car ces jours-ci, c’est vache maigre : peu de choses filtrent des négociations qui se tiennent en parallèle entre les délégations ou les leaders politiques. Ce matin tout le monde cherche à savoir sur la base de quel texte se fait maintenant la négociation. Personne n’écoute vraiment les discours officiels. Yves Cochet passe par là, lui aussi tend l’oreille.

15h. 10 minutes de pause pour avaler un sandwich (le même que la veille) et faire un point rapide avec Adélaïde Colin, directrice de la com’ de Greenpeace qui doit rédiger le communiqué de presse du jour. Karine Gavand s’avoue quand même "crevée" après 9 jours de sommet et angoisse un peu. Elle n’est pas sûre de pouvoir rentrer demain au Bella Center dont les portes se referment brutalement depuis l’arrivée des chefs d’États. « On se sent responsables des nos adhérents et des 500 000 signataires de l’Ultimatum climatique, on doit les représenter, les informer sur la tournure des négos et continuer de faire pression en leur nom ». A quoi va ressembler son boulot si elle se retrouve dehors ? « L’accès à l’info ne sera pas le même, on ne pourra plus mettre le grappin sur des gens dans les couloirs du Bella Center, craint-elle. La qualité de nos échanges avec la presse va baisser, d’autant que ce sont les journalistes politiques qui débarquent. Ce ne sont pas des spécialistes du climat. »

Et pour cause, avec l’arrivée des chefs d’États, tout change. Depuis le début de la conférence, Karine Gavand a croisé Jean-Louis Borloo une ou deux fois ; il y a même eu « un déjeuner informel avec le ministre lundi dernier », dit-elle. L’accès à Brice Lalonde ou aux experts de la délégation française était encore possible. Mais aujourd’hui, ce sont les conseillers de Sarkozy qui entrent en scène. Le contact n’est plus le même. « On ne va pas les harceler au téléphone ». Une demande officielle d’entretien avec le Président a été adressée au responsable des rapports avec la société civile de L’Élysée. « Pour l’instant, pas de réponse, on attend... ». De Nicolas Sarkozy il sera forcément question dans l’après-midi avec la Fondation Nicolas Hulot, lors d’une réunion de travail à laquelle la presse n’est pas conviée. « Faut bien lâcher les journalistes de temps en temps » s’excuse Karine Gavand, avec le sourire. Le sourire, c’est important quand on passe dans les médias, et ça fait parti du job de chargée de campagne d’une ONG, même quand on est crevé.

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