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27-05-2009

Frédéric Nihous (Libertas) : "L’écologie punitive et taxative, ça suffit !"

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Frédéric Nihous (Libertas) : "L'écologie punitive et taxative, ça suffit !"
 
Frédéric Nihous est tête de liste Nord-Ouest de Libertas pour les élections européennes du 7 juin prochain. Juriste de formation, il est le président du parti Chasse Pêche Nature et Tradition depuis 2008.
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Terra Eco : A quelques mois du sommet de Copenhague, quel rôle doit, à votre avis, jouer l’Europe dans la lutte contre le réchauffement climatique ? Quels objectifs s’est fixé votre parti ?

Frédéric Nihous : L’Europe doit avoir un rôle d’impulsion. Même si la lutte contre le réchauffement climatique ne peut pas se limiter pas à l’UE. Car si les objectifs ne sont pas adoptés par tout le monde, ça ne sert à rien. Essayons d’avoir une vraie politique européenne de recherche, d’agir pour mettre en place des process moins polluants dans tous les domaines : industriels, de chauffage des bâtiments privés, de construction des bâtiments HQE [de haute qualité environnementale, Ndlr]... Aujourd’hui l’Europe fait l’inverse. Elle est par exemple en train de détruire le CNRS en France. Il faut donner des moyens à notre recherche pour arrêter la fuite des cerveaux vers les Etats Unis.

Quelles sont à votre avis les priorités en matière de transports, un des secteurs qui émet le plus de gaz à effet de serre ? (TGV européen, ferroutage, autoroutes de la mer...) ?

Le ferroutage est une bonne option. C’était l’une de mes priorités lors de la dernière présidentielle, je n’ai pas changé d’avis. Il faut aussi développer les services publics là où c’est possible. La politique de l’UE a cassé les transports publics, ferroviaires notamment. Avec la libéralisation, il y a eu beaucoup de fermetures de petites gares et la disparition du cabotage dans certains secteurs. C’est le transport routier qui a pris le relais. Et dans certaines zones rurales, il n’y a plus que la voiture. Alors on veut faire payer des écotaxes aux automobilistes sous prétexte qu’ils polluent. Mais ils n’ont pas le choix ! Le TGV européen ? Moi, je suis très fier du TGV français. Et je suis plutôt favorable à ce qu’on aille le vendre aux autres pays plutôt qu’on développe une autre instance. Mais après tout, pourquoi pas ? On pourrait imaginer un projet de coopération de type Airbus. Il faut de la coopération, pas de l’intégration en Europe. Là, la France pourrait avoir un rôle de conseil sur ce sujet qu’elle connaît bien.

Défendez-vous la mise en place de nouvelles taxes au niveau européen pour soutenir un développement plus durable (taxe carbone, TVA réduite sur les produits verts...) ?

La TVA réduite sur les produits verts, d’accord. A condition qu’ils soient vraiment écologiques. Mais l’introduction d’un nouvel impôt, je suis résolument contre. Dans la situation de crise actuelle, il y a déjà une diminution du pouvoir d’achat. L’Ecologie punitive et taxative, ça suffit ! Vous me direz : "oui, mais il faut de l’argent". En fait, ce qu’il faut, c’est mieux utiliser l’argent du budget européen plutôt que d’inventer de nouvelles choses. Le principe des droits à polluer par exemple ne règle rien. Certaines entreprises préfèrent acquitter la taxe plutôt et continuer à polluer. Donnons nous les moyens de polluer moins. Je crois beaucoup à la politique européenne sur la modification des process. Mais arrêtons de pénaliser tout le monde. Il faut continuer de soutenir nos industries automobiles. Mais il faut trouver un point d’équilibre. Il ne s’agit pas de relancer à outrance et de consommer à outrance. Dans le développement durable, il y a trois piliers : l’économie, l’environnement et le social. Il ne faut pas que l’environnement prenne le pas sur le social.

Comment doivent évoluer les rapports Nord/Sud et quelle doit être la politique d’immigration de l’Europe ?

Nous devons avoir une vraie politique de coopération. Il ne s’agit pas d’intégrer les pays du Maghreb à l’UE mais de les aider à se développer, à créer de la richesse. De façon à ce que ses ressortissants n’aient pas besoin de venir vers le mythique eldorado de l’UE. Rocard disait que l’on n’avait pas vocation à accueillir toute la misère du monde. Mais il faut aider à ce que la misère ne se développe pas dans ces pays là. Augmenter le budget des aides au développement ce n’est pas la solution si cet argent sert à enrichir des caïds et des dictateurs. Je crois à une politique de projets avec la population locale. Pour leur apprendre d’autres façons de traiter l’eau, d’autres méthodes agricoles. Il faut aussi une politique de l’immigration. On a détruit toutes les frontières à l’intérieur de l’UE, il faut donc surveiller nos frontières extérieures. Mais il faut une politique à l’échelon communautaire, sinon ça ne peut pas fonctionner. Si l’Espagne régularise massivement ses sans-papiers, ils peuvent venir en France. Aujourd’hui, il y a des politiques différentes en France, en Allemagne, en Angleterre. Il faut régler la question au niveau européen.

La crise que nous traversons a montré l’importance d’une politique économique concertée. L’UE doit-elle réguler davantage les systèmes financiers ? Comment peut-elle y parvenir ?

Suite à la tempête Klaus [qui a touché le Sud-Ouest de la France en janvier, Ndlr], 400 000 hectares de forêts ont été dévastées. Et l’Europe n’a pas sortie un seul centime de sa poche. Mais quand il y a eu la crise au mois d’octobre, elle s’est dit : il faut sauver les banques. Et elle a réglé le problème en deux jours de temps. Il fallait sauver les spéculateurs, les financiers internationaux. La solution ? Il faut supprimer l’indépendance, l’autonomie de la BCE. Aujourd’hui, la BCE sert à fixer des taux et à décider de la politique monétaire. Elle se félicite d’avoir instauré un euro fort mais cela a cassé les emplois. Aujourd’hui, c’est moins cher d’acheter un Boeing qu’un Airbus. On exporte moins et on importe plus.

Au moment de la crise on a donné tout un tas de règles à instauré pour mieux réguler les marchés et finalement la montagne a accouché d’une souris. Il y a eu trois états et demi placés sur une liste grise des paradis fiscaux. On se fout du monde ! Pendant ce temps, les banques continuent de perdre de l’argent et de spéculer. Il faut des règles pour rétablir un contrôle. Il faut une prise de direction par les Etats des banques qui ont reçu de l’argent.

Quel est le point fort de votre parti à ces élections ?

Le clivage dans ces élections n’est pas entre la droite et la gauche mais se joue autour d’une question : "Quel modèle d’Europe veut-on ?". D’un côté il y a l’Europe de Barroso, de l’ultralibéralisme et du libre échange, codirigée par la droite, la gauche et le centre. Ils soutiennent le traité de Lisbonne et la commission Barroso. Sur 535 votes au Parlement européen l’an dernier, dans 97% des cas, l’UMP, le PS et le Mouvement démocrate ont voté de la même façon. S’ils étaient honnêtes avec les Français, ils feraient liste commune. Ca s’appellerait la "Liste unique de la pensée unique européenne". De l’autre côté, il y a la liste d’une autre Europe démocratique. La liste de la liberté. Moi, je ne suis pas anti-européen mais je suis pour un autre modèle de l’Europe. Une Europe transparente, responsable, démocratique, qui redonne du pouvoir à ses peuples et à ses électeurs.

Les principaux points du programme du Libertas en matière de développement durable :

- Une Europe protectrice à l’échelle humaine. L’Europe doit préserver les territoires et les traditions spécifiques à chaque pays.
- La mise en place d’un « cordon d’écluses douanières » pour rééquilibrer les prix des importations venues des pays à bas coût. Une protection douanière modulable et variable en fonction des secteurs fragiles ou stratégiques.
- Le rétablissement de la préférence communautaire pour protéger les agriculteurs, les pêcheurs et les industries nationales
- L’application du principe de précaution contre les OGM
- Le rétablissement d’une Europe démocratique respectueuse des peuples
- Le refus du traité de Lisbonne
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