Claude Allègre dans le texte

La polémique autour de Claude Allègre a commencé il y a presque trois ans, avec une chronique publiée dans L’Express, le 21 septembre 2006, joliment intitulée "Les neiges du Kilimandjaro", et dans laquelle il niait la réalité du réchauffement climatique et son origine anthropique (due à l’homme). Les réactions indignées ne se sont alors pas fait attendre, ce qui a en retour conduit l’ancien ministre de Lionel Jospin à dénoncer une "dictature intellectuelle" (Le Monde, 26 octobre 2006).

Mais les critiques visaient autant le fond que la forme. Approximations, provocations, contre-vérités, amalgames entre la valeur des études scientifiques et des discours des politiques et des médias : les reproches sont variés. Même si le discours est parfois nuancé de déclarations de bon sens...

Petit florilège tiré du livre de Claude Allègre, Ma vérité sur la planète, publié en mars 2007, et vendu comme une réponse à Nicolas Hulot alors engagé dans la campagne présidentielle sur la lutte contre le réchauffement climatique.

Sur le changement climatique :

"Je doute que le gaz carbonique d’origine anthropique soit, dans un système aussi complexe que l’atmosphère, l’unique responsable du changement climatique. Je crois que les causes sont multiples, dont beaucoup sont naturelles (le soleil, le cycle de l’eau, notamment)."

"J’ai peine à croire qu’on puisse prédire avec précision le temps qu’il fera dans un siècle alors qu’on ne peut pas prévoir celui qu’il fera dans une semaine."

"Mais je ne défends pas pour autant l’idée que la croissance du CO2 dans l’atmosphère terrestre est une bonne chose ou même une chose négligeable pour l’humanité. (…)"

"[Le réchauffement climatique] a bien sûr pour lui la fascination que la prédiction de l’avenir exerce sur les hommes et les princes, les peurs millénaristes, Nostradamus, Madame Soleil, etc."

Sur les OGM :

"Ceux qui croient faire pousser des plantes naturelles ne font pousser que des plantes génétiquement modifiées à l’aide de techniques traditionnelles de sélection génétique."

"José Bové connaît en fait la vérité, il sait fort bien que les OGM actuellement cultivés ne présentent aucun danger (…). Il fait tout cela pour des raisons politiques (...) entraînant par là même tous les ignorants célèbres ou non dans sa sinistre aventure qu’ils croient être glorieuse."

A propos de ses ennemis :

"Montrer ces phénomènes spectaculaires à la télévision à l’aide de magnifiques reportages, ou dans un film comme le fait Gore, et affirmer qu’il y a là la preuve de l’influence de l’homme sur le climat est une imposture intellectuelle, une escroquerie !"

"A cela s’ajoute bien sûr l’attitude d’une petite communauté scientifique dont certains membres se sont intronisés comme les prêtres de l’éco-fondamentalisme. Ils jouent l’alarmisme et le catastrophisme (..). De plus, ils contrôlent une partie des publications scientifiques où ils éliminent systématiquement les opposants. Ils attaquent ensuite et dénigrent ceux qui ne pensent pas comme eux."

Ses préconisations :

"La position raisonnable que propose l’océanographe Wally Broecker, c’est d’attendre trente ans pour être sûr que les modèles prédictifs du [réchauffement climatiques] sont valides. Pendant cette période, il faut réduire les émissions de CO2, mais sans imposer de ce fait de gros troubles économiques."

"Je combats la catégorie des gens qui ignorent les questions écologiques. (…) Mais l’approche que je veux développer tourne le dos à l’attitude de la secte verte. Le premier principe qui doit animer notre action, c’est que la nature ne doit pas être privilégiée ni déifiée par rapport à l’homme et à la société. Mais à l’inverse, l’homme et la société doivent respecter la nature, vivre en harmonie avec elle."

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