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25-05-2009

Jean-Luc Bennahmias (MoDem) : "S’organiser pour faire face à l’immigration climatique"

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Jean-Luc Bennahmias (MoDem) : "S'organiser pour faire face à l'immigration climatique"
 
Jean-Luc Bennahmias, tête de liste Sud-Est du Mouvement démocrate (MoDem), pour les élections européennes du 7 juin prochain.
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Biographie express : ex-journaliste, il fut secrétaire national des Verts de 1997 à 2001 avant de devenir deputé européen en 2004 pour le même parti. En 2007, il a participé à la création du MoDem dont il est actuellement vice-président.

Terra eco : A quelques mois du sommet de Copenhague, quel rôle doit, à votre avis, jouer l’Europe dans la lutte contre le réchauffement climatique ? Quels objectifs s’est fixé votre parti ?

Jean-Luc Bennahmias : Notre objectif c’est au minima les trois 20 du paquet énergie climat : -20% de réduction des gaz à effet de serre, une efficacité énergétique améliorée de 20% et 20% d’énergie renouvelable dans la consommation énergétique. C’est le minimum vital. C’est néanmoins en dessous des recommandations de la communauté scientifique. Ce qu’il faut c’est mettre en place un plan de relance européen défini qui instaure de nouveaux modes de production et introduise une bonne part d’énergies renouvelables... Et qui aille de pair avec la sobriété énergétique. Dans le plan présenté par Nicolas Sarkozy en décembre, il y a trop d’espace de dérogation. Son plan ne va pas empêcher les grosses cylindrées de rouler ou l’énergie d’être produite à base de charbon.

Quels sont à votre avis les priorités en matière de transport, un des secteurs qui émet le plus de gaz à effet de serre, et dans lequel les projets ne manquent pas (TGV européen, ferroutage, autoroutes de la mer...) ?

Là aussi, il faut raisonner en terme de plan de relance européen. Il faut avoir une infrastructure de trains à grande vitesse. Et en même temps améliorer les systèmes fluviaux, relancer les transports maritimes, notamment de proximité. Et tout cela sous la forme d’un plan concerté. Par exemple, il faut un plan de structuration de ligne à grande vitesse entre Lisbonne et Kiev. Tandis qu’il faut laisser les lignes ordinaires au ferroutage ou aux TER. Toute ligne nouvelle doit être complémentaire avec les anciennes lignes. L’idée c’est que le transport ferroviaire à grande vitesse puisse compléter le trafic aérien interne à l’UE. Grâce au train à grande vitesse, on n’aura pas besoin d’augmenter les capacités aéroportuaires et on pourra enterrer les projets aberrants comme de construire un aéroport à Nantes ou d’ériger un nouvel aéroport dans le nord parisien. Évidemment pour le transport aérien international c’est plus compliqué. Je ne suis pas pour un tunnel New York - le Havre ! Idem pour la voiture. Il faut un plan de relance européen coordonné. Par exemple sur la sobriété énergétique des moteurs. Il faut arrêter de construire des moteurs qui consomment 20 litres au cent et émettent 140, 200, 220 g de CO2 par kilomètre ! L’industrie automobile doit utiliser les hautes technologies industrielles. Mais l’action doit être coordonnée. Si on se contente de défendre Peugeot PSA et Citroën, ça ne marchera pas. Le plan devra prendre en compte Fiat ou Volkswagen.

Défendez-vous la mise en place de nouvelles taxes au niveau européen pour soutenir un développement plus durable (taxe carbone, TVA réduite sur les produits verts...) ?

Oui. Mais je pense qu’il faut surtout un vrai budget européen. Qu’il s’élève à non pas 1% du PIB communautaire mais à 1, 25%. Sur 120 milliards d’euros, ça fait beaucoup de millions d’euros en plus. Et pendant la période de relance, il faudrait que le budget atteigne 3% du PIB contre 1,50% aujourd’hui. Mais il ne s’agit pas pour cela d’augmenter les impôts. Ce qu’il faut c’est changer la répartition de l’argent. Que par exemple les impôts nationaux destinés à la recherche soient redirigés vers un budget européen pour la recherche. Idem pour la défense européenne. Si l’on veut que ça marche, il faut une action coordonnée. L’idée d’une TVA verte ou d’une taxe carbone n’est pas pour autant anecdotique. Ce sont des idées vertueuses mais qui ne suffisent pas.

Comment doivent évoluer les rapports Nord/Sud et quelle doit être la politique d’immigration de l’Europe ?

La seule véritable efficacité par rapport à l’immigration économique aujourd’hui et à l’immigration climatique demain passe par l’aide aux pays en développement. Il faut que ceux-ci se développent de manière autonome. Le contrôle des frontières et le renforcement des lois contre l’immigration est une vaste fumisterie. Quand des femmes, des enfants et des personnes âgées sont prêts à mourir en mer, ce n’est pas parce qu’on leur dit que les frontières sont fermées que ça va les empêcher d’essayer de venir. Nous demandons l’augmentation du budget destiné à l’aide au développement. Aujourd’hui, 0,7% du budget européen devrait y être consacré. Mais seuls 0,4% environ sont utilisé à cet escient. Et là-dessus le G20 a manqué le coche. Par ailleurs, il faut modifier la distribution de cette aide afin d’éviter que l’argent soit récupéré par des dictateurs avant d’être investis dans des paradis fiscaux. Et l’aide au développement doit s’organiser en fonction des ressources déjà existantes du pays visé. Il ne faut pas importer notre mode de développement, dispenser une aide au développement autocentré. Enfin, il faut s’organiser pour faire face à l’immigration climatique. Des centaines de milliers de personnes vont être amenées à se déplacer. Dans les villes côtières sous le niveau de la mer ou à cinquante centimètre au dessus, il faut par exemple déplacer au fur et à mesure le tissu urbain. Faire des prévisions à quinze, vingt ans.

La crise que nous traversons a montré l’importance d’une politique économique concertée. L’UE doit-elle réguler davantage les systèmes financiers ? Comment peut-elle y parvenir ?

Au mouvement démocrate, on ne croit pas au mode de l’unanimité à 27. Il faut avoir un panel de pays – les pays de l’eurozone par exemple - qui définisse la politique économique et financière de l’UE et mette en place une harmonisation fiscale. Libre ensuite aux autres de les suivre. Ça permettra d’avancer plus vite.

Quel est le point fort de votre parti à ces élections ?

Avoir conçu un plan de relance à hauteur de 3% du PIB intégrant le développement durable avec notamment les volets transport, bâtiments, énergies renouvelables.

Les principaux points du programme du Modem en matière de développement durable :

- Un emprunt européen qui pourra atteindre 3% du PIB pour gérer la crise. Le budget européen sera consolidé par une taxe carbone pénalisant les énergies fossiles les plus polluantes ou une contribution sur les mouvements spéculatifs.
- Un encadrement des rémunérations excessives (non chiffré) et la suppression des stocks-options (sauf pour les start-ups)
- Une amplification du montant des fonds sociaux européens (fonds social européen, fonds d’ajustement à la mondialisation) pour aider les salariés européens à faire face à la crise et à s’orienter vers les métiers du développement durable (non chiffrée)
- Une notation sociale et environnementale européenne des grandes entreprises.
- Un corps de garde-côtes européen pour lutter contre la pollution maritime.
- Une mise au norme des bâtiments et une mise en place de transports propres
- La création d’un régulateur financier européen unique

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