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10-06-2004
Mots clés
Finance
Marques, Marketing
Société
France

Football : esprit, es-tu (toujours) là ?

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L'argent coule sur le football. Sa popularité jamais démentie a fait de ce sport professionnel un secteur économique à part entière, mais aux règles parfois floues, ce dont personne ne semble s'offusquer, depuis les joueurs, jusqu'aux sponsors et aux spectateurs eux-mêmes. La quête aux nouveaux financements (Bourse, mécènes) confirme au moins une tendance. En pleine "fête" de l'euro 2004 (Portugal) si le football mérite un titre, c'est surtout celui d'être devenu une industrie comme les autres.
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Ajaccio, Istres, ou Caen champion de France... Les plus faibles budgets économiques du championnat en tête de la compétition... Alléchant ? Impos-sible, répondront les spécialistes. Sauf respect pour ces équipes, le classement financier des clubs donne aujourd’hui, à peu de choses près, le classement sportif d’une fin de saison. Parfois même dans l’ordre.

Les clubs à la barre

Dans cette logique, les grands oraux mis en place à l’issue de chaque saison par la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG) ont pris une importance grandissante. Les présidents des clubs de football professionnel en savent quelque chose. Tendus par l’enjeu, ils passaient ces jours derniers à la barre de la DNCG. Après la sanction sportive du championnat tout juste prononcée, celle des comptes, tout autant redoutée. L’exercice est simple. Démontrer comptes détaillés à l’appui, l’assise et la pérennité financière de son club. Epreuve manquée pour Troyes. Il y a deux saisons, le club de l’Aube disputait la coupe d’Europe de l’UEFA face à Leeds. Il est aujourd’hui rétrogradé en National, l’équivalent de la troisième division.

"On marchait sur la tête"

Indépendante, considérée comme impartiale, la DNCG créée au début de la décennie précédente à l’initiative de Noël Le Graët - aujourd’hui président de l’En Avant Guingamp - a peu à peu construit sa place dans le paysage. Une vraie bénédiction pour le foot français. Pourquoi ? "Tout simplement parce-qu’on marchait sur la tête", explique Frédéric Bolotny économiste au Centre de droit et d’économie du sport. Caisses noires, dirigeants mal formés, structure juridique des clubs totalement inadaptée... les obstacles à la transparence et au bon fonctionnement du football étaient légion.

Mise aux enchères

Dès le milieu des années 1970, le football franchit une étape décisive. Délaissant son statut intenable mais confortable de simple jeu, il accède alors à celui de secteur économique à part entière. L’évolution est fulgurante. A tel point qu’aujourd’hui, le foot “pèse” plus de 250 milliards d’euros dans le monde : de la compétition, aux produits dérivés, en passant par le sponsoring et les droits de diffusion. Des chiffres à faire tourner les têtes. Un exemple. En 1982 et 1986, les droits TV mondiaux des coupes du monde de football organisées en Espagne et au Mexique avaient été négociés autour de 30 millions d’euros. Ceux de Corée en 2002 et d’Allemagne en 2006 ont atteint près de 2 milliards d’euros. L’affluence n’est d’ailleurs pas seulement derrière le petit écran. Lors de la dernière édition en Asie, pas moins de 2705167 spectateurs se sont rendus dans les stades lors de la phase finale.

Gros spectcale

En France, les chiffres sont eux aussi vertigineux. La saison 2003/2004 a battu les records de billetterie avec 7653262 spectateurs. Les prochains droits de diffusion du championnat de France, qui seront offerts à concurrence à l’automne, devraient atteindre des sommets. Aux habitués Canal Plus et TPS s’ajoutera très certainement M6. De quoi se frotter les mains à la Ligue française de football (LFP), qui centralise ces droits de diffusion, les vend aux plus offrants puis en redistribue les dividendes aux clubs. Diffusion audiovisuelle, billeterie, produits dérivés (maillots, photos...), les clignotants économiques sont au vert. Et l’on pourrait ainsi multiplier les statistiques...

Revendications salariales

L’une d’entre elles, cependant, témoigne d’une surchauffe : la masse salariale. Pour la saison 2002/2003, elle représentait 62% des dépenses d’un club de Ligue 1. Exutoire des supporters dès que les résultats sportifs ne sont plus au rendez-vous, les salaires des joueurs de football ont véritablement explosé ces dernières années même si le phénomène a tendance à se stabiliser aujourd’hui. Un joueur comme Zinedine Zidane, par exemple, touche plus de 14 millions d’euros par an, dont 7,4 millions d’euros directement de ses sponsors Adidas, Ford, Orange, Danone et Canalsatellite. Dans le championnat français, le salaire moyen, même s’il n’a rien de comparable, dépasse la barre des 30000 euros mensuels.

Concurrents mais solidaires

Si l’on en doutait encore, ces chiffres attestent que le football s’est avec les années converti en une industrie comme les autres. Cette industrie répond, selon Frédéric Bolotny, à deux règles essentielles. "La première, affirme-t-il, c’est que le football tire sa richesse de l’incertitude. Il n’y aurait aucun intérêt, donc pas d’audience, pas de spectateurs, pas de produits dérivés, si l’on connaissait dès la première rencontre d’un championnat, le nom du vainqueur final". Deuxième élément, ce qu’il nomme "l’inséparation de la fonction de production". Traduction : si l’objectif est bien de remporter une victoire sportive sur son adversaire, impossible en revanche d’envisager de le supprimer économiquement. "Sans concurrence, plus de spectacle, ni d’activité". En résumé, les clubs de football sont à la fois concurrents sur le plan sportif, mais aussi solidaires dans leur destin collectif.

Train de vie dispendieux

A y regarder de près, ce double principe connaît tout de même de gros ratés. D’abord, et bien qu’il génère de très gros mouvements de capitaux, le ballon rond vit bien au-delà de ses moyens. En France, les clubs de Ligue 1 ont accusé au cours de la saison 2002/2003 - les chiffres de la dernière saison ne seront disponibles qu’en février 2005 - un déficit (150 millions d’euros) pour la troisième fois en trois ans. Même si plusieurs signes montrent un lent retour à davantage de raison, notamment sur le marché des transferts de joueurs, la situation reste très tendue. "L’un des problèmes majeurs du foot français, est son déficit de développement", analyse Frédéric Bolotny. La puissance financière des clubs reste en effet relativement figée, même si l’imminente renégociation des droits de diffusion audiovisuels devrait contribuer à l’étoffer.

Mon coiffeur est footballeur

Pour augmenter leurs chances sportives, les clubs multiplient les sources des revenus. L’Oympique Lyonnais - sans doute le mieux structuré en France - décline sa marque (OL coiffure, taxis, conduite, beauté, voyages...). D’autres s’imaginent donner un coup de fouet à leurs revenus en faisant appel à l’épargne publique comme le PSG. Mais pour l’heure, guère de miracle. Jean-Michel Aulas, le patron de l’OL, veut voir dans l’insuffisance de moyens économiques l’explication d’une "faiblesse" sportive des équipes françaises. Pour lui, aucun doute : l’issue est dans la Bourse. (voir sondage). Or, la loi française sur le sport de 1984 interdit pour l’heure l’introduction sur les marchés financiers des clubs. Le ministre des sports, Jean-François Lamour estime même que "la Bourse dans le sport n’est pas dans la culture française". Il rejoint ainsi sa prédécesseur Marie-George Buffet. Jean-François Lamour martèle qu’il "ne voit pas comment - par ce mariage - l’intérêt sportif pourrait être préservé"...

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