Je jardine au naturel

On compte 13 millions de jardiniers amateurs en France. Patates, roses ou tomates, ils cultivent à eux seuls 1 million d’hectares, soit 2% du territoire français. Quand on débute, le pesticide est souvent le premier réflexe en cas de problème. Mais plutôt que de traiter les symptômes, pourquoi ne pas agir AVANT ?

Comment éviter les plantes indésirables

Protéger le sol : je ne laisse pas la terre nue, grâce à des paillis (paille, feuilles mortes) aux pieds des plantations. Ils évitent le dessèchement en été et abritent les insectes.

Occuper la terre : j’utilise de « l’engrais vert », c’est à dire une plante semée dès que la parcelle n’est plus cultivée (en automne généralement), pour protéger le sol des intempéries et l’enrichir.

Tondre le gazon : je choisis une tonte haute (6 à 8 cm), qui favorise l’enracinement et la résistance de l’herbe tout en épargnant de nombreux insectes utiles.

Désherber entre les joints des dalles ou des pavés, entre les gravillons : je répands de l’eau bouillante (un bon moyen de réutiliser les eaux de cuisson). Je peux aussi recouvrir les allées en terre d’écorces de pin.

Comment éviter les maladies

Choisir les variétés de plantes : je préfère les espèces locales, bien adaptées au sol et au climat, et donc moins susceptibles de tomber malades. Je prends garde à étaler les périodes de floraison sur l’année, pour conserver l’humidité et attirer différents insectes.

Gérer l’espace : j’aère les plantations, entre les rangs et dans les rangs, et je ne sème pas à la volée. Quand l’air et l’eau stagnent, les maladies se développent plus facilement.

Organiser l’arrosage : outre l’économie d’eau à réaliser, l’arrosage par aspersion est propice aux maladies, tout comme une irrigation irrégulière.

Si rien n’y fait, il existe des produits de traitement biologiques. Outre les remèdes de grand-mère, certains portent le label « bio ». Naturels, ils risquent tout de même de tuer les insectes auxiliaires.

Pour quels résultats ?

On peut aussi admettre que le potager n’a pas besoin d’être parfait. Le gazon n’est pas forcément taillé au millimètre près, certaines « mauvaises herbes » peuvent être très jolies, et malgré tout mon talent, il y aura toujours des plantes pour refuser de pousser dans mon jardin…

Bilan environnemental

Les jardiniers amateurs utilisent 3 000 tonnes de pesticides par an, ce qui représente 3% de la quantité totale. Les bonnes raisons de diminuer ces chiffres ne manquent pas : pollution de l’eau, érosion, phénomène de résistance, tassement et stérilité des sols, toxicité pour les animaux et pour l’homme, résidus à risques...

Mais abandonner l’usage des pesticides n’est qu’une toute petite part du « jardiner au naturel ». Pour des plantes en bonne santé, il faut aussi préserver la biodiversité utile (les coccinelles qui mangent les pucerons…), penser à la rotation des cultures, diminuer les apports d’engrais, faire son propre compost, économiser l’eau…