Grenelle : et toi, qu’est-ce que t’en dis ? (6)

L’environnement et le développement sont plus que compatibles, ils sont complémentaires. Les membres du groupe en sont convaincus. Sur la question de l’emploi, un bilan d’abord : l’Institut français de l’environnement évalue à 370 000 le nombre de personnes travaillant dans ce domaine. Pour le groupe de travail, les problèmes à affronter "suscitent de nouvelles opportunités pour (...) faire émerger de nouveaux gisements d’emplois dans notre pays". Sur le marché des énergies renouvelables par exemple, avec un taux de croissance approchant les 40 % par an pour l’éolien et le photovoltaïque (panneaux solaires, ndlr), il pourrait générer un million d’emplois en Europe d’ici 2010. Pour la France, les projections oscillent entre 75 000 emplois nouveaux, selon le Syndicat des énergies renouvelables (SER) et 243 000 d’après le rapport du MITRE (Monitoring and modelling initiative on the targets for renewable energy). Aujourd’hui le nombre de personnes employées dans ce secteur tourne seulement aux alentours des 40 000.

Autre sujet, l’industrie. Les membres du groupe 5 estiment que l’enjeu n’est pas de se désindustrialiser mais de promouvoir une économie "plus sobre en carbone, en énergie et en ressources naturelles non renouvelables". L’économie circulaire, voilà la clé selon eux. Ce terme barbare désigne une économie qui rejette peu et qui recycle beaucoup. Un cercle : on produit, on réutilise. Dans le registre "termes incompréhensibles", il y a aussi l’économie de fonctionnalité. Là, il s’agit de remplacer la vente des biens par la vente de leur usage, c’est un peu "l’économie Vélib" en fait.

Le groupe de travail propose aussi une série de mesures visant à responsabiliser le consommateur. En apportant une information écologique sur les produits et les services, le consommateur devrait porter son choix sur des produits respectueux de l’environnement. Mais pour certaines associations comme Action Consommation, ce n’est pas suffisant. "Le risque, c’est qu’il n’y ait pas de mesures contraignantes pour les entreprises, déclarait mercredi à Libération sa présidente Véronique Gallais. On suresponsabilise le consommateur en lui donnant l’information. Mais il ne lui revient pas de changer la société à lui seul."

Quelques-unes des mesures proposées :
 étiquette énergie
 taxe carbone
 réduction de la TVA pour les produits écologiques
 écopastille
 péage kilométrique pour les poids lourds
 taxation du kérosène

La fiscalité est définitivement un sujet qui dérouillent les claviers. Nombreux sont les internautes à s’opposer son augmentation. Elle pèse déjà suffisament sur leurs revenus d’après eux. "Tout le monde sait que faire de l’écologie pèse lourdement sur le budget d’une famille. Le pouvoir d’achat est en baisse, les salaires aussi et le gouvernement nous demande de faire des efforts. Comment ?" s’interroge un contributeur.

La taxe carbone, elle, déclencherait presque les hourras. "Merci de mettre en place cette taxe au plus vite ! réclame Carlton. Elle ne paraît inégalitaire qu’à ceux qui croient que nous pourrons continuer de vivre demain sans rien changer à notre mode de vie." Pour Jérôme Vignat, "cette contribution climat-énergie présente le triple avantage de lutter contre les émissions de gaz à effet de serre, d’anticiper la fin des énergies fossiles, et de remplir les caisses de l’Etat".

Et toi, qu’est-ce que t’en dis ?