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14-06-2007

On ne prête qu’aux pauvres !

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Le microcrédit consiste à prêter des montants faibles à des populations exclues du système bancaire habituel, afin d’encourager les microprojets au niveau local. Cela a conduit l’ONU a déclaré 2005 année internationale du microcrédit. [1]
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Voici quelques chiffres pour commencer : La moyenne des revenus des 20 pays les plus riches est 37 fois supérieure à celle des 20 pays les plus pauvres, 100 millions d’enfants n’ont pas accès à l’éducation primaire, la moitié de la population mondiale vit avec moins de 2 dollars par jour.

Une solution simple pour un problème simple

Voici un constat simple et pourtant évident : une personne pauvre n’a pas la possibilité de créer une structure ou une entreprise qui lui permettrait d’échapper à la spirale de la faim car elle n’a pas de mise de départ. Ce constat est encore plus vrai lorsqu’on se place dans un pays en développement. Un des moyens trouvés pour casser cette spirale négative fut de prêter de petites sommes d’argent pour permettre les initiatives locales. Ainsi, en Inde, où seulement 35 % de la population possède un compte bancaire (chiffres 2005), de nombreuses personnes se sont vues accorder des petites sommes (30 à 50 euros) pour créer un petit commerce artisanal par exemple.

Avec les bénéfices engrangés par cette activité, le débiteur rembourse régulièrement le capital et les intérêts comme pour un prêt classique. Bien entendu, la mesure du risque de crédit est totalement différente. C’est pourquoi, les taux d’intérêt sont en général plus élevés que dans le système bancaire classique (mais bien inférieur aux 120 % pratiqués par les usuriers !). De plus, le prêteur s’appuie sur les réseaux traditionnels de solidarité pour s’assurer du paiement régulier des traites : récupérer les mensualités lors d’une réunion collective de tous les emprunteurs, permet de créer un climat propice à la rigueur financière.

Ce microcrédit comporte aussi souvent une part importante de psychologie sociale : on prête notamment beaucoup aux femmes, qui peuvent ainsi s’engager sur la voie de la valorisation et de la reconnaissance de la condition féminine. En outre, si l’on associe le microcrédit à une formation de base, on peut démultiplier les externalités positives qui en découlent. C’est-à-dire que les retombées du microcrédit ne s’arrêteront pas à l’emprunteur et que d’autres personnes en profiteront indirectement ; on peut notamment penser que la création d’un petit commerce profitera à tout un village et pas seulement à son propriétaire.

Quel avenir pour le microcrédit ?

Pour l’instant, force est de constater que l’on ne mesure pas encore exactement l’impact de ce système. Ni sur le plan financier, ni sur le plan social d’ailleurs. Nous avons cependant quelques chiffres régionaux. Ainsi, en Bolivie, les clients ayant obtenu un microcrédit ont doublé leurs revenus en deux ans, augmentant ainsi leurs chances d’avoir accès aux soins de santé et d’envoyer leurs enfants à l’école (Global Development Research Center [2]).

Au Bangladesh, 48% des ménages les plus pauvres ayant accès au microcrédit se sont hissés au-dessus du seuil de la pauvreté (Banque mondiale [3]). En 1999, 96 % des 176 147 clients pauvres de Opportunity International [4] dans le monde ont remboursé leurs prêts à temps aux taux d’intérêt du marché, et ces prêts ont entraîné la création de 276 886 emplois. Précisons que Opportunity International est une organisation chrétienne qui souhaite améliorer les conditions de vie des plus pauvres dans les pays en voie de développement. Elle se concentre essentiellement sur le développement des microentreprises.

Gageons que des études précises globales puissent nous offrir rapidement des chiffres tant sur les effets positifs, que négatifs (puisqu’il s’agit bien d’un crédit, et que le risque de défaillance existe). Mais cela n’enlève bien entendu rien à l’utilité du microcrédit, puisque les exemples de réussite qui lui sont associés sont légion !

D’ailleurs, le microcrédit a reçu ses lettres de noblesse officielles lorsque le Bangladais Muhammad Yunus a obtenu, en 2006, le prix Nobel de la paix [5] pour avoir créé la Grameen Bank, une banque pour les pauvres et détenue par eux. Fondée il y a trente ans au Bangladesh - l’un des pays les plus pauvres de la planète – elle s’est spécialisée dans le microcrédit. Le comité suédois du Nobel a estimé « qu’une paix durable ne pouvait être obtenue sans qu’une partie importante de la population trouve les moyens de sortir de la pauvreté ».

Sources

[1] L’année du microcrédit Le site du GDRC

[3] Le site de la Banque mondiale

[4] Le site d’Opportunity

[5] Le site de la Grameen Bank

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Enseignant en économie-droit en BTS

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