L’Inde d’en haut et l’Inde d’en bas

Tandis que la Bourse de Bombay dégringole, les courtiers étant pris de panique après la victoire surprise du parti du Congrès aux élections législatives indiennes, un long texte de P. Sainath, éditorialiste du quotidien The Hindu, tente d’expliquer la déroute du parti nationaliste hindou BJP. Selon P. Sainath, les élites du pays sont coupables de n’avoir pas pris conscience du décalage croissant entre leur propre vision d’un pays florissant - symbolisée par le slogan "Shining India" - et les préoccupations quotidiennes de leurs administrés : l’accès à la terre, à l’eau, aux forêts. "Jamais il n’y a eu autant de suicides de paysans que dans les six à huit dernières années", écrit le journaliste. "Mieux vaut être pauvre au Botswana ou dans les territoires occupés de Palestine qu’en Inde", poursuit-il avant de conclure en égratignant ses pairs : "Au moins quatre cents journalistes pour couvrir la semaine indienne de la mode. Presque personne pour couvrir la crise agricole (...). Les médias ont décrété que 70% de la population ne faisait pas l’actualité. Les électeurs en ont décidé autrement".

L’article de The Hindu