Climat : le petit pas canadien

Ne jamais dire jamais. Ottawa, qui traînait des pieds lors de la conférence sur le réchauffement climatique de Bali, vient de lancer un ambitieux plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il prévoit notamment d’obliger l’industrie pétrolière à capter et stocker le dioxyde de carbone (CO2) produit sur les futurs gisements de sables bitumineux. Le Canada deviendrait ainsi le premier pays du monde à imposer cette mesure de façon systématique, note le site d’informations québécois Vision durable.

Un plan vert pâle

Au pays des caribous, l’exploitation des sables bitumineux, ressource pour la production de pétrole brut de synthèse, représente l’une des principales sources d’émissions de gaz à effet de serre. En effet, produire un baril à partir de sables bitumineux en émet trois fois plus que produire un baril de pétrole classique. Si rien n’est fait pour réduire leur impact, d’ici 2020 un quart des émissions canadiennes sera imputables à leur exploitation.

"Nous allons de l’avant avec notre plan vert et il n’est pas question de le diluer. La réglementation (...) annoncée est l’une des plus sévères au monde, en particulier pour les sables bitumineux", s’est félicité John Baird, le ministre de l’Environnement canadien. L’objectif consiste à réduire les émissions nationales de 20% d’ici à 2020, mais sur la base de 2006. Or, entre 1990 et 2006, période faste de l’économie canadienne, elles se seraient envolées de 34% d’après le quotidien montréalais La Presse. Alors, même si la cible des 20% était atteinte, le Canada resterait 35% au-dessus des objectifs qu’il s’est fixé en ratifiant Kyoto.